Sommaire
Mazarinades et territoires
Premier numéro
Volume dirigé par Stéphane Haffemayer et Patrick Rebollar Published by Stéphane Haffemayer and Patrick Rebollar
- Laura Bordes Étude et classement de la collection de mazarinades de la bibliothèque Méjanes : pour de nouveaux territoires de recherche
- Léonard Dauphant La géographie commune des mazarinades, témoignage des espaces mentaux des Français du xviie siècle
- Laurent Ferri Mazarin et les mazarinades dans la littérature pour la jeunesse (1870-1914)
- Myriam Tsimbidy Les enjeux agoniques des représentations du territoire dans le Recueil de diverses pièces curieuses de ce temps (1649)
- Antonella Amatuzzi Déterritorialiser les mazarinades pour étudier la variation du français classique
- Loïc Capron Guy Patin, un lecteur parisien de mazarinades
- Virginie Cogné Quand Condé dirige et informe Paris : la circulation de l’information pour le parti des Princes, été 1652
- Baptiste Etienne Mazarinades : le duc, la duchesse et la Fronde en Normandie
- Céline Graillat Quelques collections suisses de mazarinades
- Stéphane Haffemayer Les chansons de la Fronde : enjeux de territoires (1648-1653)
- Tadako Ichimaru En tirant le fil du Japon
- Carrie F. Klaus [L]e bonet en teste, la pourpre sur les espaules : Les Dames, la justice, et les mazarinades
- Édouard Klos Les mazarinades dans un territoire à l’écart des conflits, l’exemple de la ville de Lyon
- Teresa Malinowski La Pologne dans les mazarinades
- Takeshi Matsumura Sur quelques mazarinades en proverbes
- Philippe Mauran Le Journal de Jean Vallier et les territoires : géographie d’une anti-mazarinade
- Jean-Dominique Mellot La Muse dialectale (et frondeuse ?) de l’imprimeur-poète rouennais David Ferrand (1589-1660)
- Pierre Ronzeaud Points de vue sur cinquante ans d’études sur les Mazarinades
- Bruno Tribout Les mazarinades après la Fronde : l’exemple du recueil Foppens
- Patrick Rebollar De la fouille textuelle à la cartographie des mazarinades, l’exemple du LETSAJ
Mazarinades et territoires
Points de vue sur cinquante ans d’études sur les Mazarinades
Pierre Ronzeaud
1Si je me suis permis de proposer d’évoquer devant vous une cinquantaine d’années d’études sur les Mazarinades, c’est tout simplement parce que j’ai été, avec Roger Duchêne, en 1988, le co-organisateur du premier colloque sur la Fronde : La Fronde en questions1, parce que j’ai participé aux débats qui ont suivi la parution des ouvrages d’Hubert Carrier (La Presse de la Fronde : La Conquête de l’opinion, 1989, Les Hommes du livre,19912, Le Labyrinthe de l’État, 20043) et de Christian Jouhaud (Mazarinades, la Fronde des mots, 19854, réédité en 20095), et parce que j’avais même fait, plus tôt, en 1984, une communication : « La Bocca della verita : discours pamphlétaire et parole populaire durant la Fronde » dans un colloque sur « L’Information au xviie siècle », à Bari6.
2Proposer une histoire complète de ces études dans un bref temps de communication étant impossible, j’ai décidé de prendre deux points de vue pour les considérer : l’un, que je dirai « anatomique », soit une longue plongée au cœur des débats de cette époque fondatrice, l’autre, « panoramique », qui est un rapide survol des programmes des colloques de Marseille, Bordeaux, Paris et Tokyo7, à consulter en document annexe.
3Pour ouvrir mon premier champ d’étude, je partirai d’une relecture de l’introduction du volume I d’Hubert Carrier. Le mot « opinion » y apparaît la première fois dans une phrase louant le bibliographe Gustave Brunet d’avoir compris que les Mazarinades « offrent un tableau complet des réactions de l’opinion publique à tous les grands problèmes qui lui étaient posés au milieu du siècle8 ». On peut y relever une sorte de tension entre le singulier de « l’opinion » et le pluriel du mot « réactions », tension qui sera pensée par d’autres comme une contradiction. Tout comme lorsque Hubert Carrier réfute la doxa selon laquelle la Fronde était affaire d’intérêts privés, en affirmant qu’il s’agissait bien au contraire « de tout un pays » qui s’est soulevé contre Mazarin, non sans réouvrir, par une précision apposée, la tension unicité / diversité : « un pays, dans sa multitude géographique et sociale ». Même tension, quelques lignes plus loin, quand il invite à « ausculter de près l’opinion publique », en suivant ses « mouvements9 », ce qui implique diversité et évolutions.
4On voit donc qu’apparaissaient ainsi, avant même que ne soient évoquées les Mazarinades, les sources possibles d’un dommageable malentendu. La proposition suivante : « ce sont les pamphlets qui font en grande partie l’opinion, et quand ils ne la font pas ils l’expriment10 », engage ainsi les libelles de la Fronde dans un jeu en amont et en aval qui les dépasse, et par rapport auquel les débats vont se déterminer, souvent au détriment de ce que les travaux d’Hubert Carrier en montraient réellement.
5Quand les Mazarinades sont évoquées, le problème unicité / diversité perdure jusqu’à la caricature et occulte presque la problématique sous-jacente, pourtant essentielle, du courant à double sens liant texte et événement : « les Mazarinades sont à la fois un miroir où se reconnaît l’opinion publique et un moule qui la façonne, elles expriment des réactions en même temps qu’elles cherchent à en provoquer11 ». L’impossible congruence d’une formulation totalisante avec une multiplicité d’actions d’origines et de destinations diverses, voire contraires, met à jour les absences étonnantes de définitions des notions employées : opinion et public avant tout. Et si l’on saute à la très brève conclusion de l’ouvrage, on retrouve des affirmations englobantes, « le phénomène des Mazarinades » étant présenté comme un sujet déterminant un objet : « la puissance inattendue de l’opinion publique12 », coagulation que font éclater les titres mêmes de certains chapitres : « un déluge de libelles », « les pamphlets et les partis », « les méthodes de la propagande », « les réactions du public ».
6Cette carence définitionnelle et méthodologique est ignorée ou surexposée dans certains compte-rendus de l’ouvrage.
7Le compte-rendu de Claude Dulong, dans la Bibliothèque de l’école des chartes, s’ouvre même sur des reprises d’Hubert Carrier (« les pamphlets font l’opinion, et quand ils ne la font pas ils l’expriment13 ») qui ne sont absolument pas mises en doute, pas plus que quoi que ce soit de la thèse, puisque le reste du compte-rendu est une intéressante réflexion sur le comportement de Mazarin face à cette déferlante pamphlétaire, fondée sur les propres travaux de l’auteure sur la fortune du Cardinal. Claude Dulong montre ainsi comment, à cause des démêlés avec ses propres banquiers, Mazarin devait perdre cette bataille de l’opinion, sans plus d’autre mention des thèses ou méthodes d’Hubert Carrier.
8À l’opposé, Christian Jouhaud, dans son compte-rendu pour la revue Annales, rend d’abord hommage aux vingt années de travail d’Hubert Carrier et loue son deuxième volume, œuvre fort utile d’historien du livre. Mais, s’il reconnaît que le premier est un véritable « gisement d’informations », il précise que certaines sont à découvrir « au détour d’une page ou d’une phrase, échappées au carcan d’analyses souvent engoncées dans d’indéfendables présupposés14 ». Et il engage un procès méthodologique contre une thèse qui traite d’un sujet « fort discutable dans sa formulation même : "la conquête de l’opinion". »
9Il reproche d’abord à Hubert Carrier « d’utiliser des concepts dont il ne fonde jamais l’historicité et qui servent de clé universelle, alors qu’ils ne sont, la plupart du temps que des présupposés (opinion publique, presse, démocratie, contestation) », ce qui n’est pas faux. Mais c’est ne faire aucun cas des tensions que nous avons relevées entre les formulations unifiantes ou globalisantes qui renvoient au titre du volume, comme à une sorte de mantra inexpliqué, et les éléments pluriels, divers, contradictoires qui les accompagnent quasi systématiquement et les remettent de facto en question, comme si le procès de la forme et de la méthode occultait souvent le contenu des analyses et des développements.
10Il lui reproche ensuite une « sociologie […] d’une naïveté déroutante », qui ne tient pas compte des récents « travaux consacrés à la culture populaire urbaine » et de s’en tenir à des catégories inopérantes comme « la "bourgeoisie" parisienne ». Ce que l’on peut comprendre en référence par exemple à la remarquable communication de Robert Descimon sur « les barricades frondeuses » lors de notre colloque de 198815.
11Il lui reproche enfin « une surévaluation de l’importance politique des Mazarinades », objection à laquelle répondra Le Labyrinthe de l’Etat, comme j’avais tenté de le prouver à l’époque.
12Mais il suffit d’en venir au propre livre de Christian Jouhaud, Mazarinades, La Fronde des mots, pour comprendre le pourquoi de ce procès, déjà instruit dix ans avant ce compte-rendu.
13Dans la « Préface » de celui-ci, l’historien Denis Richet déplore que les Mazarinades soient trop souvent présentées « par des historiens de la littérature, dont le travail minutieux de datation, d’attribution est devenu indispensable, mais qui sont peu familiers du contexte historique général, dans toute sa complexité ». D’où de graves contresens historiques sur les « aspects révolutionnaires » de quelques textes parisiens et bordelais de 1649 ou de 165216.
14À l’autre bout du livre, dans sa conclusion, Christian Jouhaud dénonce, dans le travail d’Hubert Carrier, l’absence de définition de l’opinion publique « concept mystérieux » : « les idées de tout le monde et les idées de personne17 », l’illusion d’une fonction testimoniale : « les mazarinades ne sont pas des témoignages sur les idées politiques d’un auteur ou d’une époque. Ou elles ne le sont que subsidiairement ou d’une manière retorse », la fausseté d’une méthodologie sérielle (analyses lexicologiques ou statistiques fondées sur des homologies d’énoncés politiques) dans la mesure où l’on « ne peut séparer les énoncés des conditions de leur énonciation18 ».
15C’est que son propre travail était fondé sur une autre vision des choses, comme en atteste l’ouverture de sa conclusion : « Les mazarinades sont action, et donc diversité19 », et sur une méthode différente, comme en atteste la déclaration d’intention de son introduction : « Ce livre n’est pas une thèse sur les mazarinades. Mais une étude de mazarinades20 ». Selon lui, celles-ci étant autonomes, tout rapprochement avec d’autres ne peut se faire qu’en totalité, non par citations partielles, et leur fonction de communication doit seulement être considérée à l’intérieur d’événements singuliers, et donc à travers les appels à l’action, les pratiques de manipulation, les modes d’écriture ou les procédures de lecture propres à chacune d’elles. Seul moyen de saisir sans simplification leur rôle dans la guerre des mots que fut la Fronde.
16Légitimée et louée par son préfacier, Denis Richet, cette méthode nouvelle l’est aussi, non sans quelques réserves, dans le compte-rendu de Jeffrey Sawyer (alors à l’Université de Richmond) qui loue des innovations méthodologiques mais regrette des conclusions globales qui réduisent le rôle des Mazarinades à celui d’écrits de combat rédigés par des professionnels pour des factions particulières21. Les réserves sont encore plus nettes dans le compte-rendu de J. Russell Major (de l’Université Emory), qui considère que le refus de toute analyse quantitative résulte en fait du petit nombre de mazarinades considérées, et qui accuse, in fine, Christian Jouhaud de ne rien dire de la Fronde elle-même, d’y voir, comme Ernest Lavisse, un vide politique, « without substance or purpose22 ».
17Madeleine Laurain-Portemer23, tout en reconnaissant les apports nouveaux de Christian Jouhaud, dénonce également un refus d’études sérielles contredit par la présence d’un graphique intéressant la Fronde bordelaise, un refus de parler de mouvements insurrectionnels contredit par les textes 24 à 28 du recueil La Fronde, contestation démocratique et misère paysanne24 publié par Hubert Carrier, un refus de chronologie. Elle l’accuse, en outre, d’être trop influencé par Barthes et Saussure (elle ne devait pas connaître Louis Marin !).
18Dans la note critique qu’il rédigea pour la revue Annales en 198625 et dont le contenu fut rappelé par Christian Jouhaud dans l’introduction, « 20 ans après », de la réédition de son livre26, Michel de Certeau loue une méthode qui montre que les textes « font ce qu’ils disent », ne sont pas des représentations mais des actions, sont des « coups » tactiques et non des documents, qu’ils dépendent des circonstances comme des usages qu’en font les interlocuteurs. Il en déduit que cette littérature ouvre sur une « politisation » plutôt que sur une politique27.
19Mais il critique l’idée de l’innocuité et de l’absence de radicalité contestataire des mazarinades28, critique acceptée et validée par Christian Jouhaud, dans la préface de sa réédition. On notera d’ailleurs que celui-ci, tout en continuant de condamner l’emploi du concept d’opinion publique (« à l’inusable et universelle circularité herméneutique »), en vient quand même à concéder qu’il « peut bien exister, à l’époque de la Fronde, quelque chose que l’on pourrait nommer opinion publique, à condition d’en user sans tautologie et à une échelle précise29. »
20Il semble donc que les inconvénients propres aux deux méthodes – conception globalisante en tension avec des analyses particulières pour Hubert Carrier, volonté particularisante en tension avec une vacuité globale pour Christian Jouhaud –, appelaient des adaptations permettant de redonner non un sens, mais du sens, voire des sens au rôle des Mazarinades dans la Fronde.
21C’est ce qui, de mon point de vue, fait la réussite du Labyrinthe de l’État, comme je l’ai montré en 2008 dans mon long compte-rendu de la revue xviie siècle30, lequel m’a d’ailleurs valu une chaleureuse lettre personnelle de son auteur. Celui-ci y rappelait ses intentions « mon propos, dans le Labyrinthe, a été de faire comprendre ce qui s’était passé (et vous savez que ce n’est pas simple), pourquoi les choses s’étaient passées de cette façon-là, et comment les contemporains avaient vécu cinq années de guerre civile ». Pour ce faire il expliquait avoir interrogé les Mazarinades, et, à côté, « les Mémoires, les correspondances, les pièces d’archives, les registres des institutions tels que ceux de l’Hôtel de Ville, les « nouvelles à la main », les gazettes comme celle de Wicquefort, les « journaux », les débats parlementaires, les traités politiques, les cahiers de doléances et jusqu’aux chansons : bref, toutes les sources contemporaines, sans exception aucune31. »
22Ce qui l’a amené à considérer de facto les Mazarinades comme des témoignages susceptibles de nous renseigner sur les données des débats du temps, depuis les théories institutionnelles politiques ou juridiques les plus abstraites jusqu’aux revendications, critiques et suggestions de réformes les plus concrètes, et ceci, en opérant une recontextualisation des textes mentionnés, par rapport à leurs date, production, diffusion, fonction, réception, etc.
23Car, comme il l’écrivait dans son introduction : « il ne suffit pas de comprendre ce que sont les Mazarinades, encore faut-il savoir ce qu’elles disent32. »
24Voici simplement quelques exemples de ce qu’il nous a fait entendre d’elles en matière politique.
25D’un point de vue théorique, elles ont révélé l’archaïsme des conceptions de l’autorité royale lisibles chez certains condéens comme Marigny33, la présence, chez d’autres partisans des Princes, d’une sorte de fantôme de la monarchie élective, agité pour suggérer une prolongation de la minorité royale34, la prégnance, dans l’imaginaire collectif, du fantasme d’états généraux, entendus comme ultime et salvateur recours35 ou, à l’opposé, la quasi omniprésence d’un discours monarchiste loyaliste36et le rôle symbolique de la notion de « mystère de l’État » dans la construction d’une sorte de mystique du pouvoir37.
26Et d’un point de vue pratique, elles ont fait apparaître, par exemple encore, le rôle capital, chez les magistrats frondeurs, d’une conscience corporatiste appelant à la défense des privilèges contre les usurpations engagées par le pouvoir38, ou encore le rôle des solidarités d’ordre ou de caste dans l’opposition à la fiscalité royale, sous couvert d’un discours de lutte contre les injustices39.
27J’arrête là pour ce premier point de vue « anatomique », mais, pour moi, Hubert Carrier, a, dans son livre magistral, réussi à montrer que si les mazarinades ont fait beaucoup de choses, elles ont beaucoup dit de choses aussi.
***
28Pour en revenir à ce qu’on a dit d’elles, je vais prendre un point de vue « panoramique » pour vous proposer quelques petites remarques, à partir d’une confrontation des sujets des colloques que j’ai évoqués, et réunis sur le relevé donné en annexe, en partant de notre colloque de 1988.
29Première constatation : le caractère pluridisciplinaire des études sur la Fronde et les Mazarinades, présent d’emblée dans le colloque de 1988, se retrouve dans les colloques récents, mais avec des modifications qui seront sommairement indiquées, en m’excusant des simplifications qu’induit ce type de travail et en vous demandant d’entendre les guillemets que je mets constamment à « historien » ou « littéraire ».
30À Marseille, colloque organisé par des « littéraires » (mais proches des historiens : j’avais Pierre Goubert comme membre de mon jury de thèse d’État sur « Les représentations du peuple » et Philippe Joutard était vice-président du CMR 17), il y avait, sur 36 communicants, 18 « littéraires » (avec art et musicologie) et 17 historiens (dont Michel Pernot, Françoise Bayard, Claude Dulong, Denis Richet, Yves-Marie Bercé, Robert Descimon, Jean-Marie Constant, Christian Jouhaud, Orest Ranum, pour n’en citer que quelques-uns). 9 communications concernaient directement les Mazarinades, 2 « historiques » et 7 « littéraires », j’y reviendrai.
31Si je réunis les 3 colloques récents, qui étaient en co-organisation, sur 47 communications (plusieurs ont les mêmes auteurs) on peut, très grossièrement, vues les nuances institutionnelles et sans s'attacher encore aux sujets mêmes, considérer qu’il y a eu 13 communications « littéraires », (sections C, D et H de mon relevé), 13 communications « historiques » (sections E, F, G), donc une proportion disciplinaire similaire à 1988, à côté d’une différence fondamentale : la présence de 21 communications autres, sur des sujets qui n’avaient pas été envisagés en 1988, ce qui traduit une immense évolution des problématiques.
32On peut ainsi, de manière toujours schématique bien sûr, repérer 8 communications sur les questions de conservation, consultation, édition (section A), 7 sur les questions de production, publication diffusion (section B), ce qui s’explique par la présence et le rôle des conservateurs, historiens du livres, ou éditeurs, non sollicités en 1988.
33On repère, ensuite, 6 communications portant sur des comparaisons (autres époques, autres pays), ce qui montre une plus grande ouverture méthodologique car le colloque de Marseille était tout aussi international du point de vue des communicants.
34On isolera enfin une communication historiographique, sur le Japon, qui ne pouvait évidemment être envisagée à l’origine.
35On voit donc l’immense renouvellement des personnes, des sujets et des méthodes introduit par la volonté de ne pas se contenter d’étudier ce que font les Mazarinades ou ce qu’elles disent mais aussi ce qu’elles sont.
36N’étant malheureusement pas compétent en ces matières, je me contenterai maintenant de quelques remarques sur les deux premiers domaines abordés, le littéraire et l’historique, en repartant du colloque de 1988.
37Sur les 10 communications concernant les Mazarinades, 8 étaient « littéraires », deux « historiques » : celles justement de Hubert Carrier et de Christian Jouhaud, qui mériteraient d’être relues, tout comme leurs discussions, que nous avons publiées à l’époque 40. En effet le souvenir de ces débats perdure, par exemple dans le livre de 2016 de Jean-Marie Constant, C’était la Fronde, qui se réfère d’un côté au Labyrinthe de l’État pour évoquer trois leçons politiques d’Hubert Carrier, dont celle concernant la théorie du gouvernement aristocratique présente chez Dubosc-Montandré et, de l’autre côté, à Denis Richet pour récuser l’aspect révolutionnaire de certains textes41.
38Ces questions, envisagées globalement, sont, à ma connaissance, peu revenues en jeu dans les travaux récents, en dehors d’un article de 1996 de Bernard Biancotto, « Le peuple dans les pamphlets de la Fronde » dans un colloque juridique aixois sur la démocratie42, de l’intervention d’Éric Avocat à Tokyo ou de son article « Les Mazarinades, une préface à la révolution ? » dans la revue HCL en 201643). Elles ont été abordées de manière plus localisée, au sujet de Bordeaux (Christian Jouhaud, Sophie Vergnes, Véronique Larcade), ou plus immédiatement centrée sur les questions d’information ou de manipulation (Francesco Benigno, Stéphane Haffemayer, Fabienne Queyroux, Yann Rodier).
39Il y a là peut-être matière à réflexion sur la moindre présence des questions historiques ou politiques générales.
40J’en viens maintenant, pour terminer, aux questions littéraires sur lesquelles je suis peut-être moins incompétent.
41En 1988, 4 sujets de communication portaient sur des auteurs, 3 sur du théâtre. Dans les colloques récents, une seule concerne un auteur, Sarasin (Alain Génétiot, à Paris), peu de renouvellement concernant les œuvres particulières, en dehors de l’édition des Mazarinades de Cyrano par Hubert Carrier, dans le tome II des Œuvres complètes, chez Champion, en 2001, de celle des pamphlets de Retz par Myriam Tsimbidy44, ou, sur un plan socio-historique, des travaux plus généralistes de Christian Jouhaud sur les « pouvoirs de la littérature » ou sur la publication.
42Et ceci malgré la parution entre temps du livre d’Hubert Carrier, Les Muses guerrières, en 1996, à partir duquel je voudrais me situer maintenant, car, dans sa grande variété, il résumait, à son époque, les problématiques passées et anticipait sur les problématiques actuelles.
43Le but du livre, défini dans l’introduction, « examiner les multiples rapports qu’elles [les Mazarinades] entretiennent avec la littérature45 », impliquait une diversité d’approches dont l’étendue de la table des matières, à laquelle je vais me référer, rend compte.
44En 1988, plusieurs communications s’attachaient aux échos de la Fronde dans Les Apparences trompeuses de Courtilz de Sandras, Pertharite ou Tartuffe, par exemple). Trois ouvraient sur des courants esthétiques (le burlesque pour Scarron, par Jean Serroy, le romanesque pour Madeleine de Scudéry, par Joan Dejean, la tragicomédie, par Georges Forestier), option choisie par Hubert Carrier dans la première partie de son livre : « Les courants littéraires » (le baroque, le romanesque, le burlesque). Si le premier courant n’a, peut-être injustement, plus bonne presse, on retrouve des échos du second dans le chapitre « une révolution littéraire » du livre de Jean-Marie Constant, et du troisième dans la communication parisienne de Claudine Nédélec sur la Fronde « guerre comique ? ».
45Par contre, si l’on compare le tableau des colloques récents et la table des matières d’Hubert Carrier, on voit combien il reste encore de pistes à suivre parmi toutes celles qu’il a empruntées.
46Par exemple, dans sa seconde partie consacrée aux genres littéraires, celle du rôle de l’éloquence, profane ou sacrée, celle de la rhétorique, encomiastique ou judiciaire, immense domaine abordé seulement par Éric Avocat ; ou celle des formes de parodies évoquées seulement par Natalia Obukowicz à Paris ; ou encore celle de la créativité des contraintes liées au recours aux genres en prose (pièces satiriques et dialogues) ou en vers (triolets, odes) sur laquelle rien ne me semble avoir été envisagé récemment.
47Il est vrai que, dans d’autres domaines, comme celui abordé dans le chapitre IV de sa troisième partie, « L’histoire de la langue dans les Mazarinades », où référence était évidemment faite aux travaux de Frédéric Deloffre, beaucoup plus de choses ont été nouvellement envisagées, sans doute parce les spécialistes de la langue ont été, au xxie siècle, plus nombreux que les spécialistes de la littérature à s’intéresser aux Mazarinades comme le montrent les multiples communications de Takeshi Matsumara, Antonella Amatuzzi et Patrick Rebollar.
48Et sur le plan de l’écriture des Mazarinades, d’autres pistes ont été exploitées par Mathilde Levesque, dans un article de Littératures classiques de 2102 sur leur scénographie46, par Stéphane Haffemayer sur le langage de l’information et Melaine Folliard sur le langage de la violence à Tokyo, voire par moi-même, à Princeton sur le dialogisme agonistique des Mazarinades47, sujet déjà bien étudié par Myriam Tsimbidy dans l’introduction de son édition des pamphlets de Retz.
49Une autre piste, suggérée mais non mentionnée dans les pages d’Hubert Carrier sur « les éclairages culturels » des Mazarinades, consisterait à les considérer comme un corpus spécifique de textes polémiques de l’époque de la Fronde pouvant être interrogé sur les modèles culturels qu’il met en jeu semble maintenant exploitable. C’est du moins ce que j’ai tenté de faire en 1988, en ce qui concerne la figure de la harangère / harangueuse48, en ce qui concerne la présence de la figure du monde renversé (à Québec49) ou l’utilisation satirique de l’allégorie (à Toronto50) – ce qui rejoignait le propos tenu par l’historienne d’art Louise Galacteros de Boissier, en 1988. Ou encore à propos de la pathologie politique, comme je l’ai fait, au sujet de la Fronde, « maladie humorale51 » et comme l’a fait Malte Griesse à Paris au sujet des maladies du corps politique.
50Sur cette référence à des dates bien éloignées l’une de l’autre (1988 et 2015), qui justifiera peut-être ma présence ici, j’en terminerai avec ce double parcours : anatomie d’un débat fondateur situé dans un passé lointain, panorama des études colloquiales situées dans un passé proche.
51Mais avant de laisser la place au futur, je voudrais, dans le même esprit, dire un mot du présent, de notre colloque de Rouen, à partir de deux ultimes remarques comparatives, fondées sur une recomposition thématique, schématique bien sûr également, de son programme.
52Une première remarque renvoie sans doute aux débats que j’ai longuement commentés, la multiplication des communications particulières ou sectorielles concernant, par exemple, un texte (le Journal de Jean Vallier), (un recueil : « Foppens »), (un genre : la chanson), (un lieu : Aix, Lyon, Orléans), etc., montrant l’intégration des « précautions Jouhaud », si je puis dire, et surtout l’étendue géographique et méthodologique des nouveaux espaces de recherche.
53Ma seconde remarque part d’un constat quantitatif. Sur 24 communications – et c’est dans la logique des évolutions déjà constatées dans les colloques récents –, 9 portent sur des questions que je dirai, pour simplifier, « textuelles », de production, diffusion, réception, édition, lectures, méthodes d’analyse, etc. (Vellet, Bordes, Klos, Graillat, Mars, Rebollar, Capron Tribout, Ferri), 3 portent sur des questions de langage (Mellot, Amatuzzi, Escarpit). C’est-à-dire la moitié des communications.
54Et si l’on écarte les communications centrées sur la thématique du colloque : la notion de territoires, 2 (Mauran, Tsimbidy), celles consacrées à d’autres pays, 2 (Malinovska, Ichimaru) et la mienne, historiographique, on voit que les optiques qui faisaient l’essentiel du colloque de 1988 sont bien réduites : 5 communications « historiques » (Etienne, Cogné, Carrie Klaus, Édouard Klos, Haffemayer), et une « littéraire » seulement (Matsumura : proverbes.)
55Ces deux remarques, qui sanctionnent un très heureux renouvellement des sujets et des personnes, m’invitent seulement, in fine, à me demander si, pour le futur, des questions transversales, par exemple sur un auteur comme Laffemas, sur un genre comme le dialogue, sur une forme comme le triolet, sur un événement comme l’arrestation ou la libération des princes, sur un acteur, comme Gaston d’Orléans ou Beaufort, sur une donnée militaire, comme le rôle de Turenne, politique, comme la pensée d’une monarchie élective ou constitutionnelle, diplomatique, comme les tractations avec les envoyés espagnols, économique, comme le prix du pain, culturelle, comme le rôle des discours religieux et profanes sur la misère du peuple, pour ne donner que ce qui me passe par la tête, peuvent encore être envisagées, avec la largeur de vue d’un Hubert Carrier et la prudence d’un Christian Jouhaud ?
56La Table-Ronde répondra peut-être à cette question52.
Document annexe :
Les Mazarinades dans le colloque « La Fronde en questions », CMR 17, 1988.
A) Rôle dans la Fronde
-
H. Carrier : « Le pamphlet et l’événement pendant la Fronde, un courant à double sens ».
-
C. Jouhaud : « Retour aux Mazarinades : opinion publique, action politique et production pamphlétaire pendant la Fronde. »
B) Rapports avec la littérature :
-
J Serroy : « Scarron, le burlesque et la Fronde »
-
R. Guichemerre : « Segrais et la Fronde »
-
F. Assaf : « La Fronde dans Les Apparences trompeuses, ou les amours du Duc de Nemours et de la marquise de Poyanne, contexte et prétexte » (de Courtilz de Sandras ?)
-
J. Dejean : « La Fronde romanesque : de l’exploit à la fiction » (Madeleine de Scudéry)
-
M. Court : « Reflets de la Fronde dans Pertharite »
-
P. Gabaudan : « La cassette de Mr Orgon »
-
G. Forestier : « Le théâtre de la Fronde, la Fronde dans le théâtre : réalité historique et thématique littéraire »
Les Mazarinades dans les colloques récents : Paris, Bordeaux, Tokyo
Conservation, consultation, éditions modernes
Fonds et collections
Paris
-
S. Gargioni : « The Mazarinades’ collection in the British Library »
-
C. Vellet : « Les Mazarinades à l’affiche ? Armand d’Artois (1845-1912), dramaturge et catalogueur des Mazarinades de la Bibliothèque Mazarine »
-
B. Blasselle : « Le fonds de Mazarinades de la bibliothèque de l'Arsenal »
-
L. Ferri : « Inter Folia Venenum : Les Collections de Mazarinades aux États-Unis »
-
Toftgaard : « La collection de Mazarinades de la Bibliothèque Royale du Danemark »
Bordeaux
-
N. Barbey : « Les fonds de Mazarinades de la Bibliothèque municipale de Bordeaux ».
Numérisation et Instrumentation électronique
Paris
-
T. Ichimaru : « Enjeux de la numérisation des Mazarinades »
-
P. Rebollar : « La base en ligne Mazarinades »
Bordeaux
-
P. Rebollar : « Bordeaux dans les Mazarinades en ligne, approches méthodologiques. »
B) Production, publication, diffusion
Paris
-
G. Proot : « Exploring the Physicallity of the Mazarinades and their Meaning »
-
C. Kürschner : « Les imprimeurs Rouennais et les Mazarinades »
-
G. Feyel : « Les systèmes de communication et d’information dans les années 1648 et 1649 »
-
P.-L. Drouhin et J.-D. Mellot : « Les Mazarinades périodiques : floraison sans lendemain ou tournant dans l'histoire de la presse française ? »
-
V. Larcade : « Autour des ducs d’Épernon, l’école de la Mazarinade (1588-1655) »
Bordeaux
-
C. Blanquie : « Tamizey de Larroque, un vieux frondeur éditeur de Mazarinades »
Tokyo
-
J-D. Mellot : « Mazarinades et presse périodique à l’époque de la Fronde : pour une réévaluation. »
-
Y. Sordet : « Mazarin, Mazarine, Mazarinades : la plus grande bibliothèque d’Europe dans la tourmente de la Fronde. »
C) Écriture, langage, rhétorique, poétique
Paris
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M. Griesse : « Le corps politique et ses maladies : grammaires médico-politiques dans les Mazarinades »
-
E. Avocat : « Eloquence séditieuse et éloquence révolutionnaire : les Mazarinades, point aveugle d’une culture politique moderne »
-
T. Matsumura : « Les Mazarinades sont-elles une véritable mine pour les lexicographes ? »
-
Amatuzzi : « Les Mazarinades : la politique au service de la langue française »
Tokyo
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T. Matsumara : « Sur quelques dérivés du nom Mazarin. »
-
M. Folliard : « Les mots qui tuent : passages de la violence dans le corpus du Projet Mazarinades »
-
P. Rebollar : « Sérendipité des millions dans le corpus du Projet Mazarinades ».
-
S. Haffemayer : « Le langage de l’information dans les libelles du Projet Mazarinades. »
Bordeaux
-
P. Rebollar : « Mensonge et tromperie dans les Mazarinades »
D) Littérature, fiction
Paris
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C. Nédélec : « La Fronde, une guerre comique ? »
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N. Obukowicz : « Les Mazarinades comme parodie de la lamentation polémique de la seconde moitié du xvie siècle »
-
M. Tsimbidy : « Les Mazarinades : récit d’événement et fiction littéraire. »
E) Rapport à l’Histoire*
Paris
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F. Benigno : « The Fate of Goliath : Uses of History in the Mazarinades »
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Saal, Caroline : « Faire voir par l’histoire. Usages du passé entre réthorique et bagages culturels dans les mazarinades »
-
S. Vergnes : « Les Frondeuses au prisme des Mazarinades : information, déformation et transformation. »
-
S. Haffemayer : « Mazarin face aux Mazarinades : information et communication pendant la Fronde (1648-1653) »
Bordeaux
-
C. Jouhaud : « Frontières des Mazarinades, l’Inconnu et l’événement. »
-
Sophie Vergnes : « Les princesses du parti condéen dans la Fronde bordelaise au miroir des Mazarinades »
-
V. Larcade : « L’événement rétrospectif : le 1er duc d’Épernon ressuscité par la Mazarinade. »
Tokyo
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M. Tsimbidy : « Quelques représentations du cardinal de Retz dans le corpus du Projet Mazarinades »
F) Rapport à la politique
Action politique, guerre des mots
Paris
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F. Queyroux : « "Plumes bien taillées" contre "livres très pernicieux à l'État" : Gabriel Naudé et les Mazarinades »
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Y. Rodier : « La stratégie politique de l’odieux par l’exemple des Mazarinades génovéfaines (avril-septembre) »
Contenu politique
Tokyo :
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E. Avocat : « République, démocratie, etc. : la question des régimes politiques et ses échos dans le corpus du Projet Mazarinades ».
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M. Perroncel : « Royaume, patrie, nation : les noms de la France dans le corpus du Projet Mazarinades »
G) Réception et utilisation ultérieure
Paris
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M. Tsimbidy : « Les Mémoires de la Fronde à la lumière des Mazarinades »
H) Mazarinades par auteurs
Paris
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Génetiot : « Les Mazarinades de Jean-François Sarasin (1614-1654) »
Comparaisons
Approches comparatives : autres temporalités
Paris
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Ch. Kuhn : « Pasquino and Early Modern Politics : The Mazarinades in comparison with libels from 16th century Augsburg and 18th century London. »
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S. Nawrocki : « Les réseaux d’information et la circulation des nouvelles autour de l’exil de Marie de Médicis »
Approches comparatives : autres espaces politiques
Paris
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H. Hermant : « Les campagnes pamphlétaires de don Juan José de Austria, des Mazarinades espagnoles ? »
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Hugon et M. Ledroit : « La bataille de l'imprimé lors de la guerre de sécession catalane : 1640-1652 »
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R. Von Friedeburg : « The attack on war-despotism: The Mazarinades and German (1630s to 1650s) »
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Études sur les Mazarinades
Tokyo
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T. Ichimaru : « Les Mazarinades et leur étude aujourd’hui : la place du Japon ».
1 La Fronde en questions, Actes du dix-huitième colloque du Centre méridional de rencontres sur le xviie siècle (Marseille 28-29, Cassis 30-31 janvier 1988), Colloque préparé, textes recueillis et publiés par Roger Duchêne et Pierre Ronzeaud, Aix-en-Provence, Presses de l’Université de Provence,1989.
2 Hubert Carrier, La Presse de la Fronde (1648-1653), I : La Conquête de l’opinion, II : Les Hommes du livre, Genève, Droz,1989 et 1991.
3 Hubert Carrier, Le Labyrinthe de l’État, Essai sur le débat politique en France au temps de la Fronde, Paris, Honoré Champion, 2004.
4 Christian Jouhaud, Mazarinades, la Fronde des mots, Paris, Aubier, 1985.
5 Christian Jouhaud, Mazarinades, la Fronde des mots, Paris, Aubier, 2009.
6 « La Bocca della verita : discours pamphlétaire et parole populaire durant la Fronde » (en collaboration avec V. Maigne), dans L'informazione in Francia nel seicento, Bari, Adriatica ; Paris, Nizet, 1984.
7 Écritures de l’événement : les Mazarinades bordelaises, dir. Myriam Tsimbidy, Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, coll. « Eidôlon » (no 116), 2015.
8 Hubert Carrier, La conquête…, op. cit., p. 11.
9 H. Carrier, La conquête…, op. cit., p. 23 (pour les quatre expressions citées).
10 Ibid.
11 Ibid., p. 33.
12 Ibid., p. 477.
13 Bibliothèque de l’école des chartes, tome 150, livraison 2, 1992, p. 376-379.
14 Annales. Histoire, Sciences Sociales, n° 49-2, 1994, p. 446-447 (en ligne dans le site www.persee.fr).
15 Robert Descimon, « Les barricades frondeuses (26-28 août 1648) », dans La Fronde en questions…, op. cit., p. 245-263.
16 Christian Jouhaud, Mazarinades…, op. cit., 1985, p. 12.
17 Ibid., p. 16.
18 Ibid., p. 38-39.
19 Ibid., p. 237.
20 Ibid., p. 17.
21 The Journal of Modern History, vol. 58, n° 4, déc. 1986, p. 935.
22 « Jouhaud’s conclusions about the Fronde are couched in new words, but, reduced to a more traditional vocabulary, they are not different of from those of some oldier historian such Ernest Lavisse. Jouhaud has given a Fronde of words, a Fronde of factions, a Fronde of action, but, at the same time, a Fronde without substance or purpose. » (The American Historical Review, 1986, p. 934).
23 xviie siècle, Juillet-Septembre 1985, n° 148, p. 322-323.
24 Hubert Carrier, La Fronde, contestation démocratique et misère paysanne, 52 Mazarinades, Paris, E.D.H.I.S., 1982.
25 Michel de Certeau, « L’expérimentation d’une méthode, Les Mazarinades de Christian Jouhaud », Annales ESC, n° 41-3, mai-juin 1986, p. 507-512.
26 Christian Jouhaud, Mazarinades, La Fronde des mots, Paris, Aubier, 2009, p. I-VI.
27 Ibid., p. II et III.
28 Ibid., p. IV.
29 Ibid., p. 7.
30 Pierre Ronzeaud, « Compte rendu du Labyrinthe de l’État », xviie siècle, n° 240, 2008/3, p. 559-565.
31 Lettre de Paris, du 2 juillet 2007, dont j’ai fait don à la Bibliothèque Mazarine.
32 Le Labyrinthe de l’État, op. cit. p. 9.
33 Ibid., p. 34.
34 Ibid., p. 101.
35 Ibid., p. 343.
36 Ibid., p. 76.
37 Ibid., p. 162.
38 Ibid., p. 333-339.
39 Ibid., p. 425-426.
40 Voir, en particulier, l’intervention d’Hubert Carrier, au colloque de 1988, CMR 17 p. 274.
41 Jean-Marie Constant, C’était la Fronde, Paris, Flammarion, 2016, p. 233-234.
42 Bernard Biancotto, « Le peuple dans les pamphlets de la Fronde », dans La pensée démocratique, Actes du XIe colloque d’Aix-en-Provence, P. U. d’Aix-Marseille, 1996.
43 Éric Avocat, « Les Mazarinades, une préface à la révolution ? », Histoire et Civilisation du livre, n° 12, 2016.
44 Cardinal de Retz, Pamphlets, éd. M. Tsimbidy, Paris, Éd. du Sandre, 2012.
45 Hubert Carrier, Les Muses guerrières, Paris, Klincksieck, 1996, p. 12.
46 Mathilde Levesque, « Une constance renouvelée : la scénographie des Mazarinades entre répétition et stratégie de la révélation », Littératures classiques, n°78, 2012, p. 227-242.
47 Pierre Ronzeaud, « Entre écriture à quatre mains et billard agonistique, un exemple de collaboration polémique pendant la Fronde, les mazarinades retziennes, proretziennes, et antiretziennes », dans L’art de la collaboration au xviie siècle (colloque du CIR 17 de Princeton, mai 2018), Tübingen, G. Narr, à paraître en 2025.
48 « De la harengère à la harangueuse : étude d'un stéréotype polémique forgé durant la Fronde », dans Ouverture et dialogues, Mélanges offerts à W. Leiner, Tubingen, G. Narr, 1988, p. 739-754.
49 « De quelques usages de la figure du Monde à l’Envers ou de ses substituts renversants dans le discours polémique politique du xviie siècle : l’exemple des Mazarinades », dans Les figures du Monde renversé de la Renaissance aux Lumières, Paris, Hermann, 2013, p. 153-172.
50 « Usages polémiques de l’allégorie dans les Mazarinades », dans S’exprimer autrement : poétiques et enjeux de l’allégorie à l’Âge classique, Actes du colloque du CIR 17 de Toronto, « L’allégorie au xviie siècle », Tûbingen, G. Narr, coll. « Biblio 17 », n° 212, p. 215-226.
51 « La Fronde comme maladie humorale, mode privilégié de la représentation polémique de la pathologie politique dans les Mazarinades », dans Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique, Hommage à Patrick Dandrey, Paris, Hermann, juin 2018, p. 377-390.
52 Consulter la vidéo en ligne, avec l’ensemble du colloque : https://webtv.univ-rouen.fr/videos/04-table-ronde-mazarinadologie-avec-p-ronzeaud-s-haffemayer-j-d-mellot-etc/
Premier numéro
© Revue du GRHis, « Revue du GRHis », n° 1,2025
URL : http://publis-shs.univ-rouen.fr/grhis/index.php?id=142.
Quelques mots à propos de : Pierre Ronzeaud
(Cielam, AMU)