L’Air des livres. Respirations, inspirations

Introduction : « l’oubli et le souvenir de l’air » (David Abram)

Thierry Roger


Texte intégral

Le Réel me donne de l’asthme.
Cioran, Syllogismes de l’amertume1.

Il n’y a rien de plus beau que la respiration.
Jean Giono, Triomphe de la vie2.

1Les textes réunis ici3 signalent, pour les études littéraires, une époque, celle qui ne saurait séparer la logosphère ou la sémiosphère, de la biosphère4. Mais décidés à questionner, dans la recherche d’un oikos, l’habitabilité du monde sous l’angle spécifique, mais fondamental pour tous les vivants, de sa respirabilité, nous y ajoutons donc l’atmosphère. Nous ne pouvons rester, dans la majorité des cas, plus de quelques minutes sans respirer ; les terriens restent des aériens, comme le rappelle l’épigraphe de La Supplication : « nous sommes l’air, pas la terre5 ». Même si les études proposées ne s’inscrivent pas toutes au sein d’un courant encore assez mal défini en France, à la différence de ce qui a lieu dans l’univers académique anglo-saxon, nommé « écocritique » ou « écopoétique6 », il n’en demeure pas moins que le fil directeur choisi trouve son origine dans le désastre bioclimatique en cours, tout en renouant avec de très anciennes préoccupations des sociétés thermo-industrielles, qui n’ont pas attendu les années 1960 pour être des « sociétés du risque7 ». La question que Julien Gracq posait en 1960 justement – « pourquoi la littérature respire mal » au cœur de cette période héroïque que certains historiens appellent désormais les « Trente Pollueuses8 » – a désormais changé radicalement de sens. Le texte littéraire a retrouvé un « dehors », à la fois menacé et menaçant, qu’il n’est plus possible d’éluder, cette extériorité se ressaisissant comme « monde du texte9 », voire comme « situation », hors des livres, dans les murs10.

2Si l’on suit le raisonnement du philosophe David Abram, tout à la fois grand lecteur de Merleau-Ponty et grand connaisseur des cultures indiennes américaines, « l’oubli de l’air11 » caractéristique de tout un pan de la culture occidentale, s’enracinerait dans la diffusion de l’alphabet grec12, dont le pouvoir d’abstraction nous aurait conduits à rompre avec une expérience du rapport entre humains et non-humains autant ontologiquement « animiste », que phénoménologiquement continuiste13. Le processus de grammatisation propre aux alphabets phonétiques, longtemps célébré au sein de nos grands Récits, aurait eu comme « effets secondaires14 » de favoriser une dissociation entre le vent et l’esprit, entre l’air et l’âme, en confinant la psukhê dans le seul espace mental humain, devenu par-là autonome, au cours de cette « progressive incarcération dans le crâne humain15 » ; ce que David Abram nomme « l’intellect lettré16 » se serait construit contre une oralité qui aurait été simultanément une auralité :

[…] en utilisant des caractères visibles pour représenter le souffle rendu sonore, les scribes grecs désacralisèrent de fait le souffle et l’air. En donnant une représentation visible à ce qui était, de par sa nature même, invisible, ils annulèrent le mystère de l’atmosphère enveloppante, niant le caractère étrange de cet élément – à la fois ici et nulle part en particulier, présent à la peau, et pourtant absent au regard, immanent et transcendant à la fois17.

3Greffé sur cet alphabet abstrait, l’idéalisme platonicien aurait approfondi ce processus de séparation. Rappelant à l’inverse le sens étymologique concret, corporel et cosmique, de psukhê, d’anima, de spiritus, évoquant le mot sanskrit atman, « qui signifie à la fois “âme”, “air” et “souffle18” », Abram en arrive à faire du rapport à l’air un véritable test ontologique, pourrions-nous dire, permettant de distinguer des cosmovisions bien différentes. Notre manière de nous situer, dans l’air ou face à l’air, trace alors une ligne de démarcation forte :

Nous nous sentons enveloppés, immergés, absorbés au-dedans du monde sensuel. Ces alentours qui respirent ne sont plus une simple toile de fond passive devant laquelle nos histoires humaines se déploient, mais un puissant champ d’intelligence auquel nos actions participent. Lorsque le régime d’autoréférence commence à se disloquer, lorsque nous nous éveillons à l’air – et aux multiples Autres qui, avec nous, sont impliqués dans ses profondeurs génératrices –, les formes alentour semblent s’éveiller, venir à la vie19

4La modernité « naturaliste » au sens que l’anthropologue Philippe Descola donne à ce terme, a ainsi majoritairement transformé l’air en « simple espace vide20 », plus ou moins neutre et homogène, dénué de toute puissance signifiante, à moins qu’il ne devienne l’objet d’une transformation de type technique, d’une enquête de type médical, d’une mesure de type chimique, d’une observation de type météorologique21. C’est seulement avec la question de la pollution que l’air fait véritablement son retour dans la sphère proprement corporelle et sensorielle de l’humain, ainsi que le souligne encore David Abram, comme si les miasmes modernes pathogènes constituaient l’envers profane et profané22 de l’énergie sacrée, du mana, conférés à l’air dans d’autres types de sociétés humaines :

Et même si nous sommes totalement dépendants de l’air en tant que nourriture pour toutes nos actions et toutes nos pensées, ce médium où nous sommes plongés ne nous propose aucun mystère, nous ne lui reconnaissons ni influence ni signification conscientes. Manquant de tout caractère sacré, dépouillé de toute importance spirituelle, l’air n’est aujourd’hui pas grand-chose de plus qu’une commode décharge publique oubliée, où s’accumulent une foule d’effluents gazeux et de polluants industriels. Notre fascination est ailleurs, charriée par tous ces autres médias – journaux, émissions de radio, chaînes de télévision, réseaux informatiques – tous ces champs ou ces canaux d’une communication désormais strictement humaine qui s’emparent de nos sens et qui façonnent nos pensées si facilement une fois que notre participation ancestrale au médium originel, plus-qu’humain, a été rompue. […]
Et de fait, le torrent de sous-produits et de polluants technologiques depuis la révolution industrielle ne pouvait se perpétuer qu’aussi longtemps qu’il n’altérait pas la trame illimitée du monde autour de nous, aussi longtemps que ses effets n’affectaient pas nos corps respirant, nous ramenant inexorablement à nos sens et à notre contact sensoriel avec la terre animée23.

5Ainsi, au sein de ce dossier, un premier axe fédérateur unira la série des textes autour d’un volet historique. Inutile d’insister trop longuement, le processus d’industrialisation, longtemps décrit sur le seul mode antagoniste de la « révolution » et de « l’aliénation », se voit de plus en plus envisagé aussi, et simultanément, dans le contexte de « l’événement Anthropocène », sous l’angle de la « pollution ». Plusieurs ouvrages ont récemment proposé une histoire critique de la « culture de la cheminée qui fume24 ». Il s’agira pour nous de contribuer, dans le sillage des travaux d’Alain Corbin, à partir d’un corpus de textes non-fictionnels25 ou fictionnels26, interrogés du point de vue littéraire, à une histoire de la sensibilité, indissociable d’une histoire de l’architecture, de l’urbanisme, auxquelles il faut adjoindre une histoire des sciences et des techniques, une histoire de la vie quotidienne27, ainsi qu’une histoire socio-économique. L’histoire politique des corps, ne sera pas non plus en reste, qui a toujours noué la respiration des êtres à l’aération des lieux, et plus fondamentalement à l’aération matérielle et symbolique des sociétés, « ouvertes » ou « fermées », entre totalitarisme réel et liberté plus ou moins formelle28. Posons alors l’idée qu’il existe un paradigme aérien, situé au croisement entre « systèmes d’images », « structures sociales » et « comportements perceptifs29 ».

6À travers ces analyses, il sera ainsi question des dispositifs de ventilation et de désodorisation, de la respiration des ouvriers, de l’air des fabriques, des ateliers, des usines30, mais aussi des salles de spectacle31, comme des sociétés du spectacle32. Un contrepoint esthète et mondain, théâtral et sociable, sera fourni par l’objet « éventail », tout aussi bien opérateur dramaturgique, marqueur genré plutôt « fluide », accessoire érotique, signe distinctif et signes des temps, qu’instrument suranné ou « low tech » – risquons l’anachronisme – d’une pratique à la fois individuelle et sociale de l’aération33, avant l’entrée dans cette ère de la « climatisation » scrutée par Peter Sloterdijk34.

7Un deuxième axe, plus « immanent » au sens de Genette, plus poéticien ou plus thématique, parfois couplé au premier, orientera plutôt la recherche vers la critique de l’imaginaire, et ce que Bachelard appelait l’« imagination aérienne35 », inséparable d’une réflexion sur le « tropisme ascensionnel », cet « isomorphisme du souffle et de la verticalité », comme sur les « archétypes substantifs » (air / miasme) ou les « archétypes épithètes » (pur / souillé) évoqués par Gilbert Durand dans ses Structures anthropologiques de l’imaginaire36. On s’intéressera aussi bien à la poétique des utopies, des contre-utopies et des hétérotopies de l’air37, articulant imaginaire littéraire et imaginaire social, qu’à la crise du souffle poétique post-mallarméen, entre raréfaction, silence défini comme « respiration blanche38 », et suffocation. La poésie de l’après 1945 connaît une « renverse du souffle39 ».

8De fait, en complément, la question de la respiration de la littérature ne saurait laisser de côté en derniers lieux celle du rythme, comme celle de la mise en page40, du geste scriptural, ou calligraphique41, cette « haleine issue de la main » célébrée par le Claudel des Cent phrases pour éventail. Ainsi que le notait l’auteur de La Rime et la Vie, « la respiration est le cliché majeur du rythme » ; le danger d’une telle approche résiderait alors à ses yeux dans une « réduction au physiologique », qui tirerait cette définition du rythme moins du côté de « l’analogie vitaliste » que de la thèse « positiviste », le tout conduisant à une « confusion entre la respiration et la voix42 ». Il importera alors d’ajouter à cet imaginaire aérien des éléments définissant une forme de stylistique aérienne, d’énonciation aérienne, quand il faut rendre compte de l’inscription du souffle dans la langue, entre le phrasé et la ponctuation, entre le dit et le non-dit, cet « air ou chant sous le texte43 ».

9Cependant, quoi qu’en pense Henri Meschonnic, pour l’historien des idées de littérature, comme pour l’adepte de la « métaphorologie » chère à Hans Blumenberg, une telle relation entre air et rythme garde sa pertinence, dès lors que l’on enquête sur les conditions d’émergence de ce rapprochement, situé entre concept et métaphore. Il y a lieu de suivre le fil séculaire du lien qui unit théorie du souffle, théorie du rythme, et théorie du vers, « plaisir poétique et plaisir musculaire44 ». Raban Maur écrivait, aux temps carolingiens : « la voix c’est de l’air frappé par le souffle45 » ; Artaud, dans Le Théâtre et son double, en appelait à une « connaissance des souffles46 ». La littérature sera définie ici avant tout comme un « exercice respiratoire47 », plus ou moins métaphorique, sur fond de vitalisme48. C’est alors l’occasion d’ouvrir à nouveau le dossier mis en avant dans les années 1930 par Marcel Jousse, dans le contexte de la phonétique expérimentale, qui écrivait : « comment tout cet être de chair et de souffle pourrait-il se résumer sur une page morte49 ? »

10Un tel défi nous reconduit vers la généalogie menée sur d’autres bases par David Abram, homme de l’écrit, quoiqu’il en dise, usant d’un alphabet phonétique, comme nous-mêmes, et tant d’autres… À travers le point de vue adopté dans ces pages, la littérature, cet art de la lettre, cherche donc à composer, à jouer, avec cette condition littérale, et contre elle, de façon à tenter d’« inscrire à nouveau la langue dans la terre alentour50 ». Alors peut s’esquisser un art de l’air, mis au service d’une écologie sensible, répondant à sa manière à toutes les amnésies environnementales.

Notes

1 Cioran, Syllogismes de l’amertume [1952], Paris, Gallimard, 1987, p. 42.

2 Jean Giono, Triomphe de la vie [1942], éd. Henri Godard, Paris, Le Livre de Poche, 1992, p. 204.

3 Les textes qui suivent sont issus d’un colloque qui s’est tenu à l’université de Rouen les 30 septembre et 1er octobre 2021, organisé par Thierry Roger (CÉRÉdI) et François Vanoosthuyse (CÉRÉdI). Ce fut l’incendie de l’usine Lubrizol, survenu le 26 septembre 2019, qui nous suggéra, François Vanoosthuyse et moi-même, d’organiser cet événement scientifique. La crise sanitaire reporta d’un an la rencontre, qui aurait dû avoir lieu initialement en septembre 2020.

4 Cette question de situe au cœur de l’étude de Bertrand Guest présentée ici, comme celle de Patrick Suter.

5 Svetlana Alexievitch, La Supplication [1997], Paris, J’ai lu, 2020, p. 5.

6 Pour une distinction entre les deux démarches, qui pose principalement la question du degré de politisation, et partant de la sortie d’un simple « environnementalisme » littéraire, voir Nathalie Blanc, Denis Chartier, Thomas Pughe, « Littérature & écologie : vers une écopoétique », Écologie & politique, no 36, 2008, p. 14 ; Thierry Roger, « L’arbre qui plantait des hommes. Giono, condition végétale, condition sociale », XXI/XX. Reconnaissances littéraires, no 3 : « Faut-il en finir avec l’anthropomorphisme ? », dir. Thomas Augais et Florian Alix, Classiques Garnier, 2022, p. 214-219. Il faudrait également renvoyer au très bon travail de clarification mené par Claire Jaquier (« Écopoétique : un territoire critique », 2015, https://www.fabula.org/atelier.php?Ecopoetique_un_territoire_critique), comme aux nombreux articles de Stéphanie Posthumus (voir par exemple « État des lieux de la pensée écocritique française », Ecozon@, no 1, 2010, p. 148-154). Notons cependant que très rares, voire inexistants sont ceux qui interrogent d’un point de vue épistémologique l’élément « éco- » présent dans écocritique et écopoétique.

7 Pour une remise en question de cette lecture de l’histoire, oublieuse des luttes socio-environnementales contemporaines de l’essor de l’industrialisme, voir en particulier Jean-Baptiste Fressoz, L’Apocalypse joyeuse. Une histoire du risque technologique, Paris, Éditions du Seuil, 2012 / 2020 ; Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz, L’Événement Anthropocène. La Terre, l’histoire et nous, Paris, Éditions du Seuil, 2013 / 2016, et Serge Audier, La Société écologique et ses ennemis. Pour une histoire alternative de l’émancipation, Paris, La Découverte, 2017.

8 Stéphane Frioux, « La pollution de l’air, un mal nécessaire ? La gestion du problème durant les “Trente Pollueuses” », dans Une autre histoire des « Trente Glorieuses ». Modernisation, contestations et pollutions dans la France d’après-guerre, dir. Céline Pessis, Sezin Topçu, Christophe Bonneuil, Paris, La Découverte, 2013, p. 99-115.

9 Paul Ricœur, « La fonction herméneutique de la distanciation », Du texte à l’action. Essais d’herméneutique II [1986], Paris, Éditions du Seuil, 1998, p. 125.

10 Voir le texte de Patrick Suter.

11 David Abram, « L’oubli et le souvenir de l’air », dans Comment la terre s’est tue. Pour une écologie des sens [1996], Paris, La Découverte, 2020, p. 293-339.

12 Cette thèse, qui rapproche Abram du courant de la « deep ecology », peut sembler radicale, schématique et réductionniste. Le philosophe a bien conscience des reproches qu’on pourrait lui adresser, en particulier du point de vue d’une histoire matérielle, socio-économique, technique et politique : il s’en explique à la fin de l’essai (p. 344). Son analyse, comme le sous-titre l’indique, ne cherche qu’à explorer l’un des versants de la « crise écologique », envisagée ici comme « crise de la sensibilité », pour reprendre la formule de l’un de ses continuateurs français contemporains, Baptiste Morizot (Manières d’être vivant, Arles, Actes Sud, 2020, p. 15, et passim).

13 Pour une approche zoopoéticiennne de la question du zôion « rebranché sur l’antique néfèch hébraïque qui investit bêtes et humains, sur la psuchê grecque, sur l’anima latine, termes qui évoquent tous, de façon différente, l’importance de la mobilité et de la respiration dans leur lien à l’air, à la vie », voir Anne Simon, « Histoires de souffles », Une bête entre les lignes, Wildproject, 2021, p. 39-121.

14 David Abram, « L’oubli et le souvenir de l’air », dans Comment la terre s’est tue, op. cit., p. 356.

15 Ibid., p. 332-333.

16 Ibid., passim.

17 Ibid., p. 328.

18 Ibid., p. 309-310.

19 Ibid., p. 339.

20 Ibid., p. 311.

21 Comme « les eaux et les lieux » hérités d’Hippocrate, les « airs », ces circumfusa, font partie de ce que l’Ancien Régime appelle encore « les choses environnantes », en lien avec la « théories des climats ». Sur cette histoire, voir Jean-Baptiste Fressoz, L’Apocalypse joyeuse, op. cit., p. 127-170.

22 Le sens premier et religieux du mot « pollution », désignant la « souillure », prend ici toute sa dimension. Notons que le sens moderne du terme, appliqué aux rivières, apparaît en Angleterre en 1804, passe en français en 1874, toujours à propos de l’eau, puis caractérise l’air à partir de 1900 ; « smog » est un néologisme de 1905. Sur cette question, voir François Jarrige et Thomas Le Roux, La Contamination du monde. Une histoire des pollutions à l’âge industriel, Paris, Seuil, 2017, p. 16-20.

23 David Abram, « L’oubli et le souvenir de l’air », dans Comment la terre s’est tue, op. cit., p. 336-337.

24 Geneviève Massard-Guilbaud, Histoire de la pollution industrielle. France, 1789-1914, Paris, EHESS, 2010, p. 8. Voir par exemple François Jarrige et Thomas Le Roux, La Contamination du monde, op. cit.

25 Voir les études de Marianne Bouchardon concernant l’histoire du théâtre et de François Vanoosthuyse touchant à l’histoire économique et sociale, comme à l’histoire des idées.

26 Voir le texte de Sylvain Ledda traitant du roman balzacien ou du conte mussetien, comme du théâtre, celui de Valérie Stiénon consacré à une constellation d’écofictions centrée sur l’œuvre assez méconnue de Gaston Chessac, ou de Christèle Couleau, qui déploie toutes les harmoniques du vent chez Damasio.

27 Voir les textes de Marianne Bouchardon et de Sylvain Ledda.

28 Cette politique de l’air, si décisive, trouve une place dans les analyses de Christèle Couleau, Bertrand Guest, Valérie Stiénon, Patrick Suter et François Vanoosthuyse.

29 Alain Corbin, Le Miasme et la Jonquille [1982], Paris, Flammarion, « Champs histoire », 2016, p. 11.

30 Voir l’étude de François Vanoosthuyse.

31 Voir l’étude très documentée de Marianne Bouchardon.

32 Nous renvoyons au texte de Patrick Suter centré sur l’auteur de « La planète malade ».

33 Voir l’analyse de Sylvain Ledda.

34 Voir Peter Sloterdijk, « Air-conditioning », Globes. Sphères II, Paris, Hachette, 2011.

35 Gaston Bachelard, L’Air et les Songes, Paris, Le Livre de Poche, 2014, p. 210.

36 Gilbert Durand, Structures anthropologiques de l’imaginaire, Paris, Dunod, 1992, p. 199-201.

37 Pour une approche d’un corpus plus récent, représentative d’une certaine « écocritique » ou « écopoétique » française et francophone, voir par exemple Alain Suberchicot, Littérature et environnement. Pour une écocritique comparée, Paris, Champion, 2012 ; Christian Chelebourg, Les Écofictions. Mythologies de la fin du monde, Bruxelles, Impressions nouvelles, « Réflexions faites », 2012 ; Pierre Schoentjes, Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique, Paris, Wildproject, 2015 et Littérature et écologie. Le mur des abeilles, Paris, Corti, 2020.

38 Gaston Bachelard, L’Air et les Songes, op. cit., p. 315.

39 Voir l’étude de Thomas Augais sur Du Bouchet.

40 Sur cet aspect, voir les articles de Thomas Augais et de Lydie Cavelier.

41 Ce versant n’est malheureusement pas abordé dans ces pages. Mise à part la brève allusion à Valère Novarina dans le texte de Patrick Suter, il en va de même de la « poésie-action », scénique, performée, criée, etc., qui mériterait de nombreux développements, en questionnant sous cet angle les gestes de Dada et d’Artaud, comme leur double héritage.

42 Henri Meschonnic, Critique du rythme, Paris, Verdier, 1982, p. 656-660.

43 Stéphane Mallarmé, Le Mystère dans les lettres, Œuvres complètes, t. II, dir. Bertrand Marchal, Paris, Gallimard, 2003, p. 234. Nous renvoyons en particulier aux analyses de Thomas Augais et de Lydie Cavelier. Christèle Couleau s’intéresse pour sa part à la puissance de l’air musical.

44 André Spire, Plaisir poétique et plaisir musculaire, Paris, Corti, 1949.

45 Cité dans L’Inspiration. Le souffle créateur dans les arts, les littératures et les mystiques du Moyen Âge européen et proche oriental, dir. Claire Kappler et Roger Grazelier, Paris, L’Harmattan, 2006, p. 324.

46 Antonin Artaud, Le Théâtre et son double, Paris, Gallimard, 2000, p. 204.

47 Bachelard, L’Air et les Songes, op. cit., p. 312.

48 Cette orientation philosophique apparaît dans le texte de Christèle Couleau.

49 Marcel Jousse, L’Anthropologie du geste [1969], Paris, Gallimard, 2008, p. 36. Voir la fin de l’étude de Thomas Augais.

50 David Abram, « L’oubli et le souvenir de l’air », dans Comment la terre s’est tue, op. cit., p. 356.

Pour citer ce document

Thierry Roger, « Introduction : « l’oubli et le souvenir de l’air » (David Abram) » dans L’Air des livres. Respirations, inspirations,

© Publications numériques du CÉRÉdI, « Les Carnets du vivant », n° 1, 2024

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Quelques mots à propos de :  Thierry Roger

Université de Rouen Normandie
CÉRÉdI – UR 3229