Sommaire
1Les Jeux olympiques de Paris en 2024 constituent un phénomène total qui attise la curiosité des chercheurs dans tous les domaines. L’ouvrage édité par Alexandre Faure apporte un regard particulier qui découle de la mise en œuvre d’un projet de recherche intitulé « Olympic Games and Global Cities », mené au sein de la Fondation France-Japon de l’EHESS. Ce programme fondamentalement international a permis de mobiliser des chercheurs pour croiser leurs regards sur les Jeux Olympiques dans les métropoles.
2Le premier chapitre est consacré à la présentation de ce projet de recherche qui explique le sous-titre de l’ouvrage. En effet, Alexandre Faure pose d’emblée l’hypothèse que la crise des candidatures que traverse le Comité international olympique (CIO) conduit à recentrer l’organisation de l’événement autour des villes mondiales historiques de l’Olympisme. Ainsi, Tokyo, Paris et Los Angeles sont au cœur des analyses. Trois villes qui accueillent respectivement les Olympiades d’été de 2020, 2024 et 2028 et ont accueilli celles de 1900 et 1924 pour Paris, 1932 et 1984 pour Los Angeles et 1964 pour Tokyo. Ces métropoles mondiales constituent un refuge pour le mouvement olympique à la recherche d’une nouvelle légitimité. En liant la crise du CIO et le devenir de ces villes globales, Alexandre Faure cible les enjeux à la fois les plus déterminants et les plus problématiques de l’accueil des Jeux olympiques. L’ouvrage est divisé en deux parties qui structurent l’analyse. La première partie est consacrée aux challenges et aux crises. Elle permet de mettre au jour les contours des problèmes ciblés et de quelle manière ils touchent les villes olympiques précitées. La seconde partie guide le lecteur dans le chemin emprunté pour retrouver une raison d’être qui articule les enjeux de durabilité et d’héritage.
3La perspective choisie par Alexandre Faure peut, a priori, paraitre déjà développée dans la littérature scientifique. Le mouvement olympique a traversé d’innombrables crises à travers 130 ans d’histoire : des crises internes dans la gestion de l’amateurisme, du dopage, des relations avec les fédérations internationales ; et des crises externes, souvent politiques, liées aux guerres mondiales, au terrorisme, aux tensions géopolitiques. La crise actuelle se situe à l’interface entre les deux : il s’agit en premier lieu d’un problème existentiel du mouvement olympique qui remet en cause sa raison d’être et simultanément une réaction du public qui développe une perception critique de l’accueil des Jeux. La question de leur acceptabilité est au cœur du sujet et interroge l’utilité sociétale du mouvement olympique. Ce dernier doit gérer un paradoxe : sa vocation de contribuer à un projet de société humaniste à travers la philosophie de l’Olympisme, tout en affrontant le rejet de la société qui l’accuse de la pervertir et d’altérer les conditions de vie des populations qui devraient bénéficier de cet événement.
4Dès lors, Alexandre Faure convoque les villes globales qui constituent une interface entre le mouvement olympique et la population. C’est là l’originalité de ce projet. Les villes hôtes ne sont pas uniquement des lieux de célébration, vides de toute épaisseur sociale et indépendante d’un mouvement olympique international et autonome. Elles sont des organisations, des parties prenantes des Jeux olympiques, et participent à la dynamique d’évolution du CIO en concrétisant son action visible à travers l’accueil des Jeux et les actions périphériques qui les accompagnent. En se rapprochant des villes globales, des villes historiques de l’accueil des Jeux olympiques, le mouvement olympique trouve un refuge à l’abri, ou presque, de crises politiques ou des contestations pour se reconstruire. Il s’agit de réviser son fonctionnement et ses valeurs en s’appuyant sur la dynamique de mise en œuvre du projet olympique par ces grandes métropoles. Cette co-construction du mouvement olympique à travers les villes, suggérée par Schut, Beaudouin et Philippe (2020) prend une autre dimension en s’appuyant sur une série continue de trois éditions organisées dans trois différents pays, continents et cultures.
5Avant de rentrer pleinement dans le cœur de la décennie 2020, Alexandre Faure remémore, rétrospectivement, les crises traversées par le mouvement olympique en démontrant sa faculté à se réinventer pour s’adapter à l’évolution des enjeux de son époque. Le CIO a su transformer l’événement en mal d’identité au tournant du siècle en une scène où se joue les grands conflits mondiaux, sans se perdre dans les tensions géopolitiques. Surmonter les tensions liées aux boycotts massifs de 1980 et 1984 passe par l’intégration d’une dynamique libérale qui relève le défi de l’enjeu économique et donne aux Jeux une nouvelle dimension médiatique. Se faisant, Alexandre Faure démontre le rôle déterminant des villes globales historiques pour accompagner le mouvement olympique à travers les crises.
6La contribution d’Hugo Bourbillères marque le moment où le propos se centre sur les Jeux de Paris 2024 pour aborder, en profondeur, les questions de la contestation socio-politique des Jeux. En effet, les mouvements d’opposition à l’accueil des Jeux sont aujourd’hui relativement structurés au niveau international, notamment le mouvement NOlympics (Reef, 2021 ; Boykoff, 2020), mais la contestation doit mobiliser les acteurs locaux et interpeler les politiques, pour réussir à ébranler la dynamique d’un comité de candidature généralement soutenu par des élus. Le cas de la candidature parisienne pour 2024 révèle l’existence d’une contestation qui ne prend jamais l’ampleur nécessaire pour semer le doute, voire remettre en cause le projet. Cette première lecture met en évidence la critique sur le bienfondé des Jeux pour la ville hôte et, par extension, pour la société, et la politisation de ces enjeux. Elle révèle également le soutien que le mouvement olympique a trouvé à Paris, qui n’a pas vu ce mouvement gagner de l’ampleur, diviser en profondeur la classe politique et remettre en cause son engagement comme cela a pu se produire à Rome.
7Le cas de Los Angeles est également singulier : Los Angeles figure comme la ville olympique par excellence avec une longue histoire (1ere édition des Jeux accueillie en 1932) et prend le rôle de pivot de la relance du mouvement olympique en 1984 avec l’ouverture des compétitions aux sportifs professionnels (Llewellyn et Lake, 2017), le déploiement de la stratégie marketing du CIO portée par Juan Antonio Samaranch. Cette dynamique est consacrée par une reconnaissance historique : il s’agit de la seule édition rentable des Jeux. Mais Matthew Burbank et Greg Andranovich montrent que la situation depuis 2017 n’est pas aussi idyllique en prévision de l’organisation de l’édition 2028. Bien que suffisamment tardive pour ne pas fragiliser la candidature de Los Angeles portée par son maire Eric Garcetti, la contestation s’ancre dans un mouvement international NOlympics, qui se décline localement en fonction de la situation de la ville et de ses préoccupations sociétales.
8Aussi, le soutien très important de la population obtenu d’après le sondage réalisé par Loyola Marymount University (88% de habitants de Los Angeles en faveur des Jeux) pour le LA24 Exploratory Comittee et la Chambre de commerce, cède le pas à des résultats plus mitigés. En effet, NOlympics LA réalise également une enquête en 2017 et annonce un chiffre deux fois inférieurs : seuls 45% des habitants de Los Angeles seraient favorables aux Jeux. La contestation de NOlympics LA s’attache à mettre en évidence les transformations possibles de la ville liées au projet des Jeux tel qu’il est établi et construit des propositions alternatives à même de privilégier les intérêts des habitants plus que des visiteurs. Matthew Burbank et Greg Andranovich mettent bien en évidence une forme de contestation différente du mouvement NOlympics dans le cas de Los Angeles. Le mouvement s’était jusque-là surtout distingué pour ses actions d’opposition en phase de candidature, pour mobiliser la population contre les Jeux (les candidats sont tenus de prouver le soutien de l’opinion publique lors de leur candidature au CIO) et compromettre le projet à l’origine. Dans le cas de Los Angeles, la mobilisation tardive conduit à une action postérieure à l’élection de Los Angeles pour les Jeux de 2028. Dès lors, il semble plus opportun de proposer des alternatives auxquelles adhèrent les habitants en espérant que les organisateurs ne pourront pas en faire abstraction. Ce mode de fonctionnement n’est pas sans rappeler l’action du comité de vigilance citoyen qui s’est positionné en Seine-Saint-Denis non pas pour empêcher l’accueil des Jeux mais pour veiller aux intérêts des habitants à long terme.
9A Tokyo, dans le contexte de la pandémie de la Covid-19, la question des intérêts des habitants s’est posée autrement, au moment où la capitale nippone devait accueillir le monde entier. En effet, le report des Jeux à l’été 2021 n’a pas effacé une situation sanitaire critique. Les autorités japonaises ont toujours été particulièrement strictes dans la gestion du risque de contamination compte tenu du contexte insulaire du pays et de la très forte densité de population urbaine. Dès lors, l’accueil de l’événement international qui attire sportifs et spectateurs du monde entier est contradictoire avec la protection des populations. Cette réticence face aux Jeux est d’autant plus forte que plusieurs scandales entachent les dirigeants du comité d’organisation dans la presse.
10C’est là que le concept de « bulle », qu’analysent Christian Dimmer et Erez Golani Solomon, prend sa place. La bulle olympique consiste en premier lieu à isoler complètement les athlètes olympiques de la population locale. Les spectateurs ayant été exclus de la compétition. Dès lors, la protection est double : les athlètes ne sont pas en contact de la population et réciproquement. Les auteurs rendent compte de la spatialité de la bulle dans la ville car plusieurs milliers d’athlètes et officiels doivent néanmoins se déplacer entre le village olympique et les infrastructures sportives. Christian Dimmer et Erez Golani Solomon parlent d’une bulle à la fois allongée, rhizomique, comportant des éléments statiques et mobiles. En effet, les infrastructures dispersées dans la ville entre les anciennes infrastructures réutilisées dans le centre historique et les nouvelles dans le cluster de la baie, constituent des lieux statiques tandis que le transport des athlètes depuis le village olympique actionne les éléments mobiles. Cette architecture de la quarantaine a permis de maintenir les populations sportives et locales à distance l’une de l’autre. Les auteurs développent également l’idée que les architectures modulaires, largement mobilisées dans ce type d’événements pour adapter aux besoins d’organisation, ne sont pas adaptées à la gestion de la crise sanitaire.
11A l’issue de la première partie de l’ouvrage, les challenges et les crises ont été posées dans le contexte des Jeux olympiques de Tokyo, Paris et Los Angeles, au moment de l’écriture des textes. La crise sanitaire en 2021 ou les contestations face à l’accueil d’une manifestation pensée d’abord pour ses visiteurs et téléspectateurs, sont autant de situations que doivent surmonter les villes olympiques historiques. Leur capacité à rebondir face aux difficultés les plus imprévisibles permettent au mouvement olympique de maintenir le cap et repenser sa trajectoire avec l’appui des villes hôtes. En premier lieu, il faut s’assurer de la légitimité du mouvement olympique dans l’organisation des compétitions internationales auprès des populations des villes hôtes. En second lieu, il faut veiller à laisser un héritage de ces Jeux pour dépasser la simple acceptation et susciter l’envie. La deuxième partie de l’ouvrage coordonnée par Alexandre Faure se consacre à dévoiler les voies empruntées.
12Matheus Viegas Ferrari initie la réflexion par une proposition fondée sur le concept de « néolibéralisme olympique ». Pour lui, l’accueil des Jeux olympiques a participé à l’instauration d’un management de l’espace urbain guidé par une doctrine libérale et sécuritaire. Les impératifs de sécurité, dans un contexte de risques exacerbés liés aux Jeux olympiques, créent les conditions d’une accélération des mesures qui auraient pu susciter des résistances plus affirmées dans un autre moment, à l’image de la loi du 19 mai 2023 en France qui autorise l’usage de l’intelligence artificielle pour la surveillance vidéo à titre expérimental jusqu’en 2025. Cette société sûre est la condition de fonctionnement de la société de consommation. Matheus Viegas Ferrari inscrit ainsi les Jeux olympiques comme un catalyseur de la ville néolibérale, dans le prolongement du modèle de société pensé un siècle plus tôt par Pierre de Coubertin.
13Si les mesures de sécurité sont souvent présentées comme un mal nécessaire par les organisateurs et les pouvoirs publics, les Jeux doivent également contribuer à faire évoluer la ville hôte et ses habitants dans une direction souhaitable et durable. C’est cette question de durabilité que Sven Daniel Wolfe passe au crible des Jeux de Paris et Los Angeles. En premier lieu, il inscrit clairement cette ambition dans une mesure du CIO, pour contrebalancer la mauvaise presse que constituent les déficits récurrents des comités d’organisation, les phénomènes d’exclusion ou la détérioration des paysages et de la biodiversité. En second lieu, il révèle la méthode du CIO qui consiste à adapter le projet à la trajectoire particulière de la ville hôte. Chacune ayant des enjeux spécifiques en fonction de son histoire, sa situation actuelle et ses priorités de développement à long terme.
14L’Agenda 2020 du CIO, publié en 2014, constitue le socle de cette transformation en formulant 40 recommandations pour éviter les dérives des précédentes éditions. Il est complété par des mesures additionnelles formalisées dans le Games Framework en 2015, the New Norm en 2018 et l’Agenda 2020+5 en 2025. Comme la préparation des Jeux s’inscrit dans un temps long, ceux de Paris apparaissent comme les premiers qui ont pu être conçus, dès leur origine, en suivant cette réforme. En effet, l’annonce de la candidature parisienne intervient tout juste un an après la publication de l’Agenda 2020 du CIO. Sven Daniel Wolfe analyse les tendances des Jeux en termes de durabilité à la lumière d’une série d’indicateurs liés au budget, aux spectateurs et aux infrastructures.
15Les Jeux de Paris révèlent certaines limites en matière de développement social. Même si les travaux sur les infrastructures visent l’amélioration des conditions de vie des habitants de Seine-Saint-Denis, les chantiers s’accompagnent d’expulsions et les nouveaux logements sont susceptibles de participer à un mouvement de gentrification. Mais il est difficile de distinguer précisément ce qui relève spécifiquement de la tenue des Jeux, des travaux liés à la construction du Grand Paris. Au niveau environnemental, le réemploi d’infrastructures existantes est la clef de voûte de la stratégie parisienne. En réalité, les constructions nouvelles sont plus nombreuses que prévues initialement, mais avec 79% d’infrastructures existantes employées pour les Jeux d’après l’auteur, le coût environnemental est contenu dans ce domaine. Enfin, le nombre de visiteurs attendus (sportifs, officiels, journalistes et spectateurs), particulièrement élevé, est le point noir du projet qui participe au gigantisme croissant des événements olympiques, en dépit des conséquences environnementales associées à ces mobilités.
16Le projet de Los Angeles est encore en cours d’évolution donc il est moins évident d’être aussi affirmatif ou tout au moins certains résultats provisoires sont susceptibles d’évoluer. Néanmoins, à la lumière du projet formalisé à ce jour, Sven Daniel Wolfe tire déjà quelques pistes de réflexion. Tout d’abord, Los Angeles, comme Paris, bénéficie d’ores et déjà des infrastructures sportives à même d’accueillir les Jeux. Ce point est un avantage précieux quant à la soutenabilité économique et environnementale du projet. Néanmoins, l’auteur révèle que la situation du SoFi Stadium pose de réelles questions liées aux inégalités socio-spatiales à Inglewood. Au-delà, le contrat de ville hôte et le projet de Los Angeles pour les Jeux de 2028 ne semblent pas prendre à bras le corps les problématiques sociales que connaissent une partie des habitants de la ville. Les risques de déplacements de populations sont importants et la situation des sans-abris pourraient ne pas évoluer, voire se dégrader.
17Les métropoles globales que sont Paris et Los Angeles se révèlent bien être des soutiens aux transformations du mouvement olympique. Richement dotées en infrastructures sportives de grandes tailles respectant les plus hauts standards internationaux, les deux villes offrent un avantage certain au CIO en minimisant les risques financiers et en limitant l’impact environnemental. Néanmoins, ni Paris, ni Los Angeles ne reculent face au gigantisme de l’événement et à l’accueil d’un nombre toujours croissant de sportifs et spectateurs avec le coût environnemental que cela représente. Sven Daniel Wolfe conclut en soulignant les progrès des villes mais en qualifiant tout de même les jeux de non soutenables, en l’état actuel, pour les raisons évoquées.
18José Chaboche et Alexandre Faure élargissent ensuite la focale en posant des questions sur la spatialisation des Jeux. A travers les concepts de déterritorialisation et reterritorialisation de Gilles Deleuze et Félix Guattari (1972), ils abordent la dynamique du Comité d’organisation Paris 2024 pour mobiliser les territoires périphériques à l’Olympiade parisienne. Ils abordent notamment deux dispositifs de labellisation : « Terres de Jeux » qui cible les collectivités territoriales pour les inciter à construire des projets qui visent le développement des politiques sportives au sens large ; et le label « Centre de Préparation aux Jeux », à destination du même public, mais avec un objectif très particulier d’accueil des sportifs étrangers pour leur préparation avant les épreuves. Si le premier label s’inscrit dans la stratégie « Héritage » de Paris 2024 pour mobiliser et diffuser l’Olympisme, le second découle d’une obligation du Comité d’organisation de proposer aux athlètes internationaux une liste de lieux d’entrainement potentiels offrant de bonnes conditions d’accueil dans les différents sports au programme. Paris 2024 en a fait la cerise sur le gâteau pour les villes labellisées Terres de Jeux même si le fait d’être un Centre de Préparation aux Jeux ne garantit par la présence d’une délégation étrangère.
19José Chaboche et Alexandre Faure montrent bien, carte à l’appui, l’importante diffusion de la dynamique olympique sur les territoires, en Ile-de-France bien entendu mais également de manière très notable sur la Côte d’azur, les Pays de la Loire et la Bretagne. Comme la labélisation n’est pas associée à des financements, il est intéressant de questionner leur pouvoir transformant. Les auteurs rendent compte des réalisations dans la ville d’Orléans et témoignent de leur nouveauté pour caractériser les innovations conduites par les Jeux. La dynamique olympique est ainsi reterritorialisée localement au profit de dynamiques éducative, culturelle et sportive. Les auteurs soulignent particulièrement leur rôle pour construire des écosystèmes locaux de partenaires qui pourront fonctionner au-delà de la temporalité des Jeux. Ils concluent finalement en signifiant le rôle des politiques publiques pour construire, entretenir et prolonger cet élan.
20A travers ces huit chapitres, l'ouvrage dirigé par Alexandre Faure offre une vision critique et stimulante des derniers et prochains Jeux olympiques. Il met en avant les enjeux pour le mouvement olympique, les interactions avec les villes hôtes, les challenges à relever et les écueils (in)évitables. Nourri par des données empiriques autant que des efforts de conceptualisation des problématiques, il apporte une contribution enrichissante qui ouvre de féconds travaux. Alexandre Faure s’engage dans un ultime chapitre dans une vision plus prospective, au-delà de Los Angeles 2028. A travers le nouveau système d’attribution des Jeux mis en place par le CIO, qui a permis à la ville de Brisbane d’être désignée pour l’accueil des Jeux en 2032, est-ce que le mouvement olympique se transforme pour obtenir la légitimité espérée ? Les premiers éléments mis en lumière par Alexandre Faure révèlent de nouvelles ambigüités. Les changements opèrent mais ne résolvent pas tous les problèmes et ne garantissent pas de ne pas en créer de nouveaux. Si le mouvement olympique a surmonté de nombreuses crises, il semble résoudre celle des candidatures et se préparent à ses nouveaux challenges.
Boykoff Jules, NOlympians: Inside the Fight Against Capitalist Mega-Sports in Los Angeles, Tokyo and Beyond, Fernwood publishing, 2020.
Deleuze Gilles, Guattari Félix, L’Anti-Œdipe. Minuit, Paris, 1972.
Llewellyn, Matthew P., Lake Robert J., ‘The old days of amateurism are over’: the Samaranch revolution and the return of Olympic tennis. Sport in History 37/4 (2017): 423-447.
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Schut Pierre-Olaf, Beaudouin Sandie, Philippe Marion. Interaction between Olympism and host cities: the example of Paris. The International Journal of the History of Sport 37/14 (2020): 1443-1465.
Pierre-Olaf Schut, « Compte rendu d’ouvrage. Olympic Games and Global Cities. What Future for an Olympic System in Turmoil ? » dans © Revue Marketing Territorial, 12 / été 2024
URL : https://publis-shs.univ-rouen.fr/rmt/1007.html.
Professeur d’histoire du sport à l’université Gustave Eiffel et membre du laboratoire ACP (EA 3350), Pierre-Olaf Schut a co-fondé l’Observatoire de Recherche sur les Méga-Evénéments (ORME). Il développe ses recherches sur les questions d’héritage des Jeux olympiques et paralympiques.