Qu’est-ce qu’un équipement culturel structurant ?

Jean-Michel Tobelem et Fabrice Thuriot


Résumés

La recherche s’est opérée sur trois niveaux pour parvenir à une définition de la notion « d’effet structurant » ou de « fonction structurante » des équipements et des événements culturels : nature des activités, conditions territoriales et modalités techniques. À cette fin, une approche exploratoire a tout d’abord été menée concernant la notion d’« équipement culturel structurant », un terme fréquemment utilisé sans référence à des caractéristiques précises. Les cas étudiés l’ont été en relation avec le ministère de la Culture et de la Communication, initiateur de cette recherche. Les critères ont été la diversité des entités considérées, la diversité des régions concernés, la diversité des statuts juridiques et bien sûr la diversité des domaines culturels concernés. En définitive, on peut distinguer ce qui relève des impacts produits par une activité culturelle de ce qui relève de l’effet structurant qu’elle peut produire en direction de son territoire ou d’un ensemble d’acteurs, quels que soient sa taille, son intensité ou son rayonnement.

The research was carried out on three levels to arrive at a definition of the notion of “structuring effect” or “structuring function” of cultural facilities and events: nature of activities, territorial conditions and technical modalities. To this end, an exploratory approach was first conducted concerning the notion of “structuring cultural facility”, a term frequently used without reference to specific characteristics. The cases studied were in relation with the Ministry of Culture and Communication, initiator of this research. The criteria were the diversity of the entities considered, the diversity of the regions concerned, the diversity of the legal statuses, and of course the diversity of the various cultural domains concerned. In the end, we can distinguish what relates to the impacts produced by a cultural activity from what is the very structuring effect it can produce towards its territory or a set of actors, whatever its size, its intensity or its radiance.

Texte intégral

1À une époque où la décentralisation et les réformes territoriales successives (Némery, 2015) soulèvent des questions sur la répartition des charges du développement culturel territorial, le terme « structurant » occupe une place récurrente dans les débats. À tous les niveaux de responsabilité, on cherche en effet à structurer l’intervention publique (Némery et Thuriot, 2016) en tentant de distinguer les qualités particulières des projets et des établissements culturels. La plupart des conseils départementaux ont établi des schémas de développement de la lecture publique en circonscrivant des périmètres d’action autour de médiathèques tête de réseau, tandis que les médiathèques départementales sont considérées comme des structures ressources. Autre exemple, la répartition des compétences en matière d’enseignements artistiques conduit les départements à placer leurs conservatoires dits à rayonnement départemental dans une position d’accompagnateurs d’un réseau d’écoles répartis dans le territoire alentours avec un schéma des enseignements artistiques. Les conseils régionaux sont quant à eux nombreux à rechercher la territorialisation de leur politique culturelle (Allinne et Carrier, 2006 ; OPC, 2017) ce qui suppose de soutenir, dans chaque territoire, un ou plusieurs établissements montrant des qualités structurantes. L’État lui-même, à travers différents types de labels, a souhaité participer au maillage du territoire national. Les Scènes nationales en sont un exemple qui, selon leur cahier des charges, doivent assumer au plan local un rôle de stimulateur dans le secteur du spectacle vivant ; ces structures s’engagent ainsi à rayonner dans leur territoire en y délocalisant une partie de leurs actions.

2Ces quelques exemples montrent à quel point les notions de maillage culturel territorial, d’organisation locale des politiques culturelles ou encore de territorialisation de l’action culturelle publique évoluent dans une relation étroite avec la notion d’équipement dit structurant. Mais cette notion est-elle suffisamment définie pour être opératoire ? Parle-t-on bien des mêmes choses en l’utilisant ? Un équipement peut-il être structurant par lui-même ? À quelles conditions un établissement culturel pourrait-il obtenir des qualités structurantes pour son territoire ? C’est l’objectif de cet article de chercher à clarifier ces notions pour des raisons à la fois conceptuelles et opératoires (Appel et al., 2008 ; Mickov et Doyle, 2013 et 2015 ; Thuriot, 1999 et 2004). Afin d’y parvenir, nous procéderons dans un premier temps à un état des connaissances sur le sujet ; puis nous présenterons les études de cas que nous avons réalisées pour mieux approcher la notion d’équipement culturel structurant ; enfin, nous conclurons en récapitulant les résultats de la recherche réalisée pour le Département des Etudes, de la Prospective et des Statistiques (DEPS) du ministère de la Culture et de la Communication et proposerons des recommandations pour les acteurs des politiques publiques de la culture.

1. Cadre théorique et état de la littérature sur la notion d’équipement structurant

3Cette phase du travail, fondée sur l’analyse de données existantes, s’est appuyée sur l’exploration de notions connexes apparaissant dans la littérature consacrée aux relations entre équipements culturels et développement (Berneman et Meyronin, 2010 ; Fournier et al., 2010 ; Fagnoni et Gravari-Barbas, 2016), en particulier les notions d’attractivité, de créativité et de contribution à la croissance économique (Anheier et Isar, 2010 ; Dupuis, 1991 ; Greffe, 2006), abordées dans le cadre des liens entre développement culturel et développement touristique ou économique (Gravari-Barbas, 2013 ; Origet du Cluzeau et Tobelem, 2009 ; Robinson et Picard, 2006 ; Wireman, 1997). Il en ressort globalement que la culture contribue à forger l’image d’un territoire et à alimenter son attractivité à la fois pour des visiteurs et des investisseurs (Berneman et Meyronin, 2010 ; Forum d’Avignon, 2009 ; Godet, Durance et Mousli, 2010 ; Fagnoni et Gravari-Barbas, 2016 ; Greffe, 2017), mais qu’elle ne constitue pas à elle seule un facteur décisif dans la décision de déplacement ou d’implantation d’une entreprise, par exemple. Les approches les plus communes, plutôt micro, en termes d’impact économique, de bassin patrimonial ou de district culturel (Barrère et al., 2004 ; De Varine, 2002 ; Greffe, 2003) portent le plus souvent sur des équipements phares (Frey, 1998) représentant de lourds investissements et souvent dotés d’une architecture flamboyante (flagships), auxquels ne se réduit pas la notion d’équipement structurant.

4Les impacts identifiés de ces équipements phares sont de trois natures : impacts directs et indirects dans leur environnement ; effets induits en termes de qualité de vie, d’attractivité touristique et de localisation d’entreprises (OECD, 2009 ; Landry, 2011 ; Labadi, 2017). À cela s’ajoute, de manière de plus en plus systématique, la participation à un climat de créativité, vivant et stimulant, propice à l’émergence, à la fertilisation croisée et au développement d’activités fondées sur la recherche, la connaissance et l’innovation (The impact of culture on creativity, 2009). En ce sens, même si un retour sur investissement reste difficile à caractériser, la culture peut être considérée comme un facteur de compétitivité des territoires (Mickov et Doyle, 2018 ; World Cities Culture Report, 2015). On passe donc d’un lien entre culture et développement local (au niveau micro) à une liaison entre créativité culturelle et croissance économique (à un niveau davantage macro), ce qui laisse entière la question du développement de projet dans les territoires, à un niveau que l’on pourrait qualifier de meso (Fournier et al., 2010 ; Tobelem, 2017).

5C’est dans ce passage de l’analyse individuelle d’un équipement à l’évaluation précise de ses effets concrets dans son environnement que réside l’apport de l’approche des effets structurants engagée dans le cadre de la présente recherche. Selon la littérature, pour accroître les potentialités de rayonnement des équipements ou actions culturels, il convient de réfléchir aux services offerts aux publics en matière de valorisation, d’animation, de promotion et de communication, et ce notamment en relation avec d’autres acteurs, tels ceux du développement local ou de la politique touristique, dans une logique de réseau (Greffe, 1990 et 2003 ; Leloup, Moyart et Pecqueur, 2005 ; Saint-Pierre et Thuriot, 2010). Ceci passe notamment par une meilleure connaissance de la demande, à savoir une meilleure connaissance du profil, des perceptions, des motivations, des comportements et des pratiques des visiteurs actuels ou potentiels. À cet égard, les équipements-phares, en tant que réponse standardisée que privilégient parfois les stratégies urbaines, risquent de détourner l’attention des autres ressorts du développement, qu’il s’agisse de la mise en réseau des acteurs, de l’implication des habitants, ou encore de gouvernance du territoire (Berneman et Meyronin, 2010 ; Fagnoni et Gravari-Barbas, 2016 ; Labadi, 2017).

6D’une manière générale, si on ne peut tout attendre de la culture en termes de développement social, éducatif ou urbain, il n’en reste pas moins que certains équipements ou actions culturels, à la condition de ne pas être isolés, peuvent jouer un rôle décisif d’accompagnement ou de catalyseur dans le cadre de stratégies territoriales globales. Un autre enseignement peut être également retenu, que l’on retrouve dans différents travaux réalisés dans des domaines connexes à celui des équipements structurants : le soutien politique est souvent déterminant, puisque ce niveau, outre l’effet d’encouragement, de mobilisation, de synergie et d’affichage public ; est celui où peuvent s’articuler les différentes dimensions indispensables à la réussite des projets : culturelle, sociale, éducative, touristique, économique, urbaine, d’aménagement du territoire (Némery, 2015 ; Saez et Saez, 2012). Ainsi, la question des équipements culturels structurants doit être appréhendée de manière opérationnelle dans le cadre de projets de territoire. Le terme « structurant » désignerait alors des relations complexes entre des territoires, des populations et des actions culturelles. S’agissant de l’impact des événements, Louart et Martin Ducroquet (2014) indiquent que trois conditions doivent être réunies pour que ces derniers servent d’effet de levier à des investissements au sein du territoire d’implantation et permettent d’installer des savoir-faire durables pour transformer des situations temporaires en acquis territoriaux :

  • une interprétation réaliste de la portée de l’évènement et des impacts qu’il peut produire ;

  • une mobilisation appropriée de certaines parties prenantes et la neutralisation bienveillante du plus grand nombre possible de celles qu’il n’est pas envisageable d’impliquer directement ;

  • une mise en œuvre qui permette, à travers l’évènement, d’amorcer concrètement et d’enraciner durablement ce qu’on veut transformer dans son sillage (Louart et Martin Ducroquet, 2014 : 6).

7Dans le cas de la ville de Bordeaux, Cusin et Passebois Ducros (2016) indiquent qu’un :

« ensemble de projets structurants est mis en œuvre pour atteindre cette ambition à la fois dans l’aménagement de la ville (émergences de nouveaux quartiers), dans les grandes infrastructures (ligne LGV, extensions du tramway, ponts pour relier les rives), ou dans les loisirs et la culture (grand stade, grande salle de spectacles...). Parmi ces projets structurants, celui de la Cité des Civilisations du Vin est présentée comme “l’emblème de la ville” (“Bilbao a son Guggenheim, Bordeaux a également son emblème : la Cité des Civilisations du Vin”) » (Cusin et Passebois Ducros, 2016 : 78).

8Serval et al. (2013) qualifient pour leur part de structurante la stratégie d’une collectivité territoriale visant les éléments suivants : « développement de l’identité et de l’attractivité territoriale, aménagement durable du territoire, soutien à l’action des communes et développement de partenariats et d’actions concertées » (Serval et al., 2013 : 58).

9Ces auteurs indiquent également que les effets durables d’un investissement en attractions et infrastructures culturelles « dépendent de la synergie entre le secteur culturel et les autres secteurs stratégiques du développement territorial (Paddison, 1993 ; Russo et Van der Borg, 2002) » (Serval et al., 2013 : 71). Pour Louart et Martin Ducroquet (2014), pour ce qui concerne la dimension événementielle, au-delà de son impact précis, un événement qualifié de majeur a « des effets indirects d’autant plus nombreux et utiles qu’il a été préparé :

  • symboliquement, pour le rendre “acceptable” par les acteurs impliqués dans sa réalisation ;

  • opérationnellement, pour en garantir la “faisabilité” technique et les impacts à moyen terme sur la notoriété, les potentialités ou les activités du territoire » (Louart et Martin Ducroquet, 2014 : 3).

2. La méthodologie de la recherche

10La recherche s’est opérée sur trois niveaux pour parvenir à une définition de la notion « d’effet structurant » ou de « fonction structurante » des équipements et des événements culturels. Primo, identifier les objectifs, combinés ou non, d’une fonction structurante : ceux-ci peuvent être culturels, mais aussi pédagogiques, sociaux, touristiques, économiques, de maintien ou de développement de l’emploi, de communication, ou encore d’organisation et de solidarités politiques ; deuxio, préciser les conditions objectives pouvant conduire à considérer une organisation culturelle comme structurante à l’égard d’une situation particulière de territoire ; tertio, examiner les modalités techniques permettant d’optimiser les fonctions potentiellement structurantes d’un établissement culturel. À cette fin, une approche exploratoire a d’abord été menée concernant la notion d’« équipement culturel structurant », fréquemment utilisée sans référence à des caractéristiques précises.

11Dans un premier temps, une recherche documentaire, complétée par l’interrogation de personnes-ressources, s’est efforcée, d’une part, d’observer les occurrences de la notion d’équipement culturel structurant dans la littérature (principalement ministérielle) et, d’autre part, de repérer des équipements paraissant, en première analyse, pouvoir relever de cette catégorie.

12Dans un deuxième temps, partant d’une sélection d’une dizaine de sites1 (tableau 1), un travail d’approfondissement a été conduit visant à la réalisation de monographies détaillées. Ont ainsi été enquêtés : un centre culturel de rencontre (Arc-et-Senans), un monument historique (château de Murol), un chantier médiéval (Guédelon), un musée d’art (musée Matisse au Cateau-Cambrésis), un musée de plein air (écomusée d’Alsace, situé à Ungersheim, près de Mulhouse), un centre de culture scientifique (Nausicaa), un atelier de production cinéma et audiovisuel devenue Agence régionale (Centre Images), une friche culturelle pluridisciplinaire (La Belle de Mai à Marseille), un festival théâtral et linguistique pluridisciplinaire d’automne (Les Francophonies à Limoges) et un festival de jazz estival de réputation internationale (Jazz in Marciac). La recherche a ensuite été prolongée et approfondie à travers l’observation fine des conditions concrètes de fonctionnement de quatre équipements, par le moyen de visites et d’entretiens sur place2, à partir de quatre études de cas (en gras), sélectionnés parmi les dix monographies réalisées au cours de l’étude exploratoire (cf. tableau 1).

13Les cas étudiés l’ont été en relation avec le département des études, de la prospective et des statistiques du ministère de la Culture et de la Communication, initiateur de cette recherche. Les critères ont été la diversité des entités considérées, la diversité des régions concernés, la diversité des statuts juridiques et bien sûr la diversité des domaines culturels concernés ; c’est ce que résume le tableau suivant :

Tableau 1. Sites culturels étudiés en tant qu’équipement ou manifestation (les quatre premiers ont fait l’objet d’études de cas approfondies)

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14La recherche visait aussi à préciser les conditions des effets structurants et à analyser les conditions d’une maximisation de ces effets (artistiques et culturels, sociaux, éducatifs, économiques, touristiques, communicationnels). Une telle démarche, prenant en compte les caractéristiques du territoire concerné, devait permettre d’éviter le risque du biais systématique en faveur des grands projets. Les projets lourds en investissements sont en effet considérés comme capables d’exercer une réelle influence sur l’économie locale à court et moyen terme. Mais d’autres projets, plus modestes, pourraient également jouer un rôle significatif à cet égard, en proportion de la taille du territoire considéré, ce qui suppose l’acceptation d’échelles de raisonnement différenciées. De même, la dimension temporelle doit également être prise en compte si l’on veut pouvoir mettre en perspective, sinon comparer, des équipements lourds, aux effets attendus forts et immédiats, et des équipements qui connaissent une croissance graduelle à partir d’investissements plus modestes et répartis dans le temps, mais aussi, parfois, à la stabilité peut-être plus assurée dans la durée.

Tableau 2. Éléments des fiches par site. La grille d’entretiens ci-dessous indique les points relevés dans les fiches monographiques.

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15Conformément à nos objectifs, nous avons ainsi analysé un échantillon diversifié d’équipements culturels, et ce de différents points de vue : implantation géographique, ancienneté de l’équipement, taille, thématique, discipline culturelle... On note une bonne répartition géographique des 10 cas d’étude : du nord (Boulogne-sur-Mer, Le Cateau-Cambrésis) au sud (Marseille) et de l’ouest (Marciac) à l’est (Ungersheim, Arc-et-Senans) en passant par le centre de la France continentale (Château-Renault, Limoges, Murol, Treigny). Quant à l’implantation des équipements, elle est communale ou départementale pour les six sites patrimoniaux, ainsi que pour Marciac, avec aussi et surtout sa communauté de communes ; elle est par ailleurs locale, départementale et régionale pour le Centre Images (désormais Ciclic) et le Festival des Francophonies en Limousin ; enfin, il s’agit du quartier et de la ville pour la friche La Belle de Mai, par ailleurs de notoriété et de rayonnement internationaux.

16Cette première recherche a fait apparaître qu’une majorité de sites étaient en statut associatif, mais aussi sous différents autres statuts : SA (société anonyme) couplée à une association, SEML (société d’économie mixte locale), régie départementale. Ce constat a aussi fait naître une interrogation portant sur la nécessaire adaptation des statuts publics à l’égard de sites, d’équipements ou d’activités poursuivant un ou plusieurs objectifs de développement, qu’ils soient culturels, éducatifs, sociaux, touristiques, économiques ou territoriaux. Dans l’enquête, les aides des collectivités territoriales, de l’État (crédits ordinaires, FNADT, politique de la ville…) et de l’Union européenne (FEDER principalement, mais également programmes culturels, de coopération transfrontalière, de formation…) sont le fait de la quasi-totalité des équipements, mais dans des mesures et pour des durées différentes. Pour autant, l’inscription d’équipements paraissant jouer un rôle réellement « structurant » dans les contrats de plan État-région n’est pas systématique. À ces sources de financement public, il convient d’ajouter la contribution du secteur privé (dans le cadre de l’économie mixte ou au titre du mécénat d’entreprise) et la participation de personnes privées (par le bénévolat et les associations d’amis) ; certains de ces sites constituant ainsi une illustration du partenariat public-privé dans le secteur culturel.

3. Résultats de la recherche et discussion

17L’enquête a tout d’abord permis de rappeler les impacts de type classique, mais a également mis en lumière d’autres types d’effets suscités par la présence d’activités ou d’équipements culturels (directs, indirects et induits). Il semble ainsi possible de considérer comme « structurant » un équipement culturel ou une manifestation culturelle (festival, biennale, grande exposition…) qui exerce un important effet sur son environnement, du point de vue économique, y compris touristique ainsi que social, y compris éducatif, de la mobilisation des acteurs locaux ou de la valorisation de l’image du territoire concerné et, d’un point de vue général, sur la dynamique du développement local, ce que la récente thèse de José Ignacio Vela-Vazquez montre (2018). Il devient dès lors possible de définir les objectifs possibles d’un équipement ou événement culturel « structurant » : appuyer une stratégie de développement culturel de territoire dans le respect du projet artistique et culturel, visant à enclencher une dynamique culturelle, sociale, touristique et économique, et permettant de maximiser les retombées économiques  ; en lien avec une démarche de développement local et en relation avec les politiques publiques connexes (éducation, aménagement, urbanisme, tourisme, économie, agriculture, environnement…). L’enquête montre en outre de nombreux types différents d’impacts3 suscités par la présence d’activités ou d’équipements culturels :

  • On observe le maintien ou le développement des capacités d’accueil pour l’hébergement et la restauration ou bien des activités commerciales comme les magasins de souvenir, les commerces de proximité, les travaux publics, les transports, la communication… dans leur environnement, soit du fait des dépenses engagées par le fonctionnement de l’équipement, soit en raison de la venue de visiteurs extérieurs au territoire considéré (Arc-et-Senans, écomusée d’Alsace, Guédelon, Nausicaa ; Murol et Matisse dans une moindre mesure ; APCVL, Francophonies, Friche Belle de Mai et Marciac par les résidences, spectacles, rencontres…). Ces impacts peuvent être accrus en offrant des services spécifiques tels que boutique spécialisée, formation ad hoc, accueil de tournages, location de salles… Ce registre inclut le développement touristique local.

  • Certains sites contribuent à la sauvegarde ou à l’essor de savoir-faire techniques ou artisanaux (écomusée d’Alsace et Guédelon ou encore APCVL et Friche Belle de Mai pour l’audiovisuel).

  • La présence d’un équipement « fort » permettrait une irrigation artistique, culturelle ou scientifique d’un territoire plus large, en contribuant notamment, en partenariat avec des associations locales (Francophonies, Friche Belle de Mai…), des organismes socio-économiques, des artistes, des scientifiques (Guédelon, Nausicaa), ainsi que des artisans régionaux et d’autres structures culturelles, éducatives (tous), d’insertion (Arc-et-Senans, Friche Belle de Mai, Guédelon…), de loisirs et sportives (Arc-et-Senans, notamment) ; à l’animation du territoire (événements spéciaux, manifestations, fêtes) et à la qualification de structures culturelles du territoire (ex. Francophonies en Limousin).

  • Cette présence peut aussi constituer un point d’appui pour l’aménagement du territoire (écomusée d’Alsace), urbain (Friche Belle de Mai) ou le développement touristique local (Marciac notamment), y compris en permettant une fidélisation des visiteurs (Guédelon, voire musée Matisse).

  • Il existe également un développement des dynamiques associatives, des actions de mécénat ou parrainage et des opérations de sensibilisation (Nausicaa pour la protection des océans).

18L’enquête de terrain suggère par conséquent que les équipements culturels peuvent être considérés comme structurants de différents points de vue :

  • Artistique / culturel / scientifique (Guédelon, APCVL, Francophonies, Friche Belle de Mai, Marciac) ;

  • Éducatif (Nausicaa, APCVL, Francophonies, Friche Belle de Mai, Marciac) ;

  • Social (Guédelon pour la formation et l’emploi, Marciac pour le bénévolat, Arc-et-Senans et Friche Belle de Mai pour l’insertion) ;

  • Touristique (écomusée d’Alsace, Guédelon, Nausicaa, Marciac) ;

  • Communication (Arc-et-Senans, écomusée d’Alsace, Marciac) ;

  • Économique (Nausicaa, Marciac) ;

  • Territorial (Guédelon, Marciac).

19Ces types d’effets4, qu’il convient de distinguer à l’analyse, dépendent à la fois de la configuration de l’équipement (vocation touristique ou non, par exemple) et de la recherche ou non de ces effets par la mise en place de politiques spécifiques (relations avec le secteur social, offres de services, coopérations avec le monde éducatif…). Cela conduit aux constats suivants :

  • Les coopérations constituent souvent un moyen déterminant pour multiplier les effets des actions des équipements, compte tenu des limites de leurs moyens humains et financiers, même si ces partenariats sont eux-mêmes consommateurs de temps et d’énergie. Il apparaît par ailleurs qu’ils ne sont pas contradictoires avec l’affirmation d’autonomie, voire d’indépendance de la structure ; ils peuvent au contraire la conforter dans son utilité.

  • Les relations avec des professionnels d’autres régions, voire d’autres pays, peut permettre d’asseoir le projet en lui conférant une légitimité incontestable, ainsi que le projeter dans des liens avec d’autres domaines et dans l’avenir.

  • La diminution de l’attractivité des équipements dans le temps peut être palliée par une politique active d’animation et de renouvellement de l’offre, ainsi que par des actions en matière de promotion, de commercialisation et de communication.

  • Enfin, le dynamisme et le rayonnement des équipements semblent dépendre de plusieurs facteurs tels que l’impulsion donnée par la direction de l’établissement, la qualité des équipes, les moyens disponibles et la prise en compte des données relatives au développement du territoire, sans oublier les possibilités offertes par la structure juridique de gestion et la façon dont on peut l’utiliser au profit d’autres personnes ou structures

20Parmi les enseignements de la recherche, il est possible en outre de souligner plusieurs éléments. Tout d’abord, la nature et les conditions des fonctions structurantes peuvent sensiblement varier selon quatre types de paramètres, ce qui suggère une certaine prudence dans son utilisation :

  • Les registres d’exercice de la fonction (culturel, pédagogique, touristique, économique, social) ;

  • Les secteurs culturels desquels dépendent les entités culturelles concernées (lecture publique, patrimoine, spectacle vivant, enseignements artistiques, arts visuels…) ;

  • Les types d’établissements (forme juridique) ;

  • Les territoires (échelle, organisation et statut juridique).

21Ensuite, une composante culturelle produit nécessairement un effet en réunissant un public, en offrant une formation artistique, en facilitant la création ou encore en valorisant un patrimoine. Mais il a paru nécessaire de ne pas systématiquement associer les impacts directs d’une entité culturelle à son caractère structurant. De surcroît, l’effet structurant d’une action culturelle ou d’un établissement n’est pas une qualité absolue et supérieure aux autres, ou à l’aune de laquelle doivent être systématiquement jugés les projets et les programmes. Néanmoins, les politiques territoriales de la culture font de plus en plus de place aux notions de « réseaux », de « tête de réseau » ou encore de « structures ressources ». Dans une recherche d’efficacité et devant la montée en puissance des politiques territoriales, ces notions semblent se placer au cœur de réflexions concernant le rapport entre fonction de proximité et fonction structurante. C’est ainsi que, dans la pratique, se pose très souvent la question suivante : comment s’appuyer sur des pôles structurants pour permettre l’émergence de véritables politiques culturelle locales, ou tout au moins pour apporter de la cohérence à un ensemble d’initiatives culturelles ? Cela suggère que la définition de la notion de « structurant » paraît opportune dans le contexte actuel de la décentralisation, et surtout de réflexion sur les nouvelles politiques publiques de la culture, notamment celles des régions. Enfin, l’enquête de terrain témoigne de la relation étroite entre les notions de territoire de projet et de fonctions structurantes, ce qui ouvre un champ d’exploration des dimensions que recouvre ce concept.

22Puisqu’il est apparu au terme de la revue de la littérature que les auteurs ne proposent pas une définition précise de la notion d’équipement culturel structurant, il semble possible, compte tenu des résultats de la présente recherche, de proposer d’approcher de façon précise cette notion qui reste souvent dans le flou. Au sens de notre recherche, le terme « structurant » peut être réservé à ce qui participe à la structuration d’une offre culturelle ou touristique, ou à la structuration d’un ensemble d’acteurs dont les objectifs peuvent converger.

23Trois champs de structuration potentielle sont dès lors concernés, car ils sont liés à la notion même de « structure ». Primo structure au sens de « maillage » d’un territoire régional, voire national selon le registre qui est lié à l’offre ; deuxio structure au sens d’un ensemble organisé et cohérent d’acteurs, qui peut le cas échéant représenter un ensemble suffisamment important pour atteindre une masse critique bénéficiant au rayonnement d’un territoire ; tertio structure au sens d’une logique d’action partagée entre un ou plusieurs acteurs culturels et une politique publique menée aussi avec des acteurs non strictement culturels. Deux dimensions apparaissent alors. D’une part, la nécessité pour un équipement culturel de s’inscrire dans un ensemble d’acteurs, ce qui constitue une condition pour produire des effets structurants à l’échelle d’un territoire ; d’autre part, l’impératif de prendre en compte différentes échelles territoriales afin de mesurer les effets structurants d’un équipement culturel, du fait de la nécessaire articulation de ces échelles avec l’espace de projet de l’équipement culturel considéré.

24On aboutit ainsi à une proposition de définition argumentée. On définit comme structurant un équipement culturel ou une manifestation culturelle qui exerce un important effet sur son environnement, d’un point de vue économique et social, en faveur de la mobilisation des acteurs locaux et de la valorisation de l’image du territoire concerné (Vela-Vazquez, 2018) ; et, d’un point de vue général, sur la dynamique du développement local par l’effet d’entraînement exercé sur d’autres éléments et services plus périphériques. Il devient alors le pivot, le levier ou le moteur, voire le relais d’une stratégie de développement culturel global par un maillage fin du territoire.

Conclusion

25D’un point de vue théorique, cette contribution apporte des précisions concernant le caractère potentiellement structurant d’un équipement dans la définition du concept ; elle enrichit donc la littérature concernant le développement des territoires, qu’il s’agisse des théories du développement ou du marketing territorial (Hankinson, 2004 ; Kavaratzis, 2004 ; Lucarelli & Berg, 2011 ; Zenker, 2011 ; Houllier-Guibert, 2012 ; Giovanardi et al., 2013 ; Alaux et al.. 2015 ; Arnaud et Soldo, 2015 ; Albertini et al.2017 ; Chamard et Schlenker, 2017 ; Marchat et Camelis, 2017 ; Vuignier, 2017 ;). Cette recherche a en effet été entreprise sur la base du constat suivant : les politiques territoriales de la culture accordent une place importante aux notions de « réseaux », de « tête de réseau » ou encore de « structures ressources ». Ces notions concernent directement le rapport entre fonction de « proximité » et fonction « structurante ». C’est ainsi que l’on a pu constater l’apparition du terme « équipement structurant », dont l’indéfinition relative posait question. Ce vocable est en effet souvent utilisé par les responsables politiques et techniques de l’État et des collectivités territoriales, ainsi que par les acteurs culturels eux-mêmes. Pour autant, cette notion semble recouvrir des notions diverses et variées, ce qui ne permet pas de partager une définition opératoire. Or, dans la recherche d’une meilleure efficacité de l’action publique pour la culture, il paraît utile que ce vocable soit, d’une part, précisé lorsqu’il sous-tend la définition de critères d’éligibilité à des aides publiques ; et, d’autre part, proposé comme support de réflexion s’agissant des missions de développement des institutions culturelles à l’égard de leur territoire.

26D’un point de vue managérial, cette contribution offre davantage un cadre de réflexion stratégique qu’un ensemble de critères de sélection de projets. En effet, puisque le caractère « structurant » d’un équipement (ou d’un événement) culturel dépend en dernier ressort de plusieurs critères : qu’il s’agisse des attentes des porteurs de projet, du secteur culturel considéré (patrimoine, lecture, spectacle vivant…) et du territoire concerné, les enjeux varieront dans ces différents cas de figure, de même que les objectifs poursuivis et les fonctions mobilisées. Dès lors, cette qualité ne peut suffire en tout état de cause à sélectionner des bons projets et la notion d’équipement structurant ne devrait constituer qu’un critère d’intervention parmi d’autres. En termes de management public, elle peut cependant permettre d’évaluer ex ante la pertinence des investissements des collectivités et d’aider à définir le type de montage le plus efficace en fonction des caractéristiques du projet et du territoire, ce qui permettra d’envisager une évaluation ex post le cas échéant. On ne peut que souligner à ce propos l’intérêt d’une réflexion de nature stratégique pour permettre la hiérarchisation des objectifs (prioritaires ou secondaires ; endogènes ou exogènes ; de court ou de long terme...) et l’articulation des dimensions concernées (culturelle, sociale, éducative, touristique, économique…). Bien des expériences montrent en effet combien le besoin de structuration des acteurs et des actions est grand compte tenu de la difficulté de certains territoires à mobiliser suffisamment de moyens pour l’action culturelle. Les subventions publiques dans le secteur culturel ont alors pour vocation d’exercer un effet levier sur l’organisation des politiques de la culture. Il existerait ainsi une relation directe entre une répartition harmonieuse de l’offre culturelle et le fait que des établissements culturels acquièrent une vocation d’organisation de cette offre. Par conséquent, la définition de la notion de fonction structurante est l’occasion de réfléchir aux modalités d’aide aux porteurs de projet. Certains projets pourraient en effet trouver auprès des collectivités territoriales un soutien particulier en tant qu’ils assureraient, à une échelle définie, un rôle déterminant, soit dans un secteur culturel en particulier, soit dans un territoire donné, soit dans les deux. La notion d’effet structurant semble ainsi constituer un élément-clé dans la construction d’une politique de la culture à long terme, surtout lorsque celle-ci doit engager différents partenaires qui ont chacun des attentes particulières, agissant pourtant vers la même finalité du développement culturel. Aux autres échelles, plus habituelles, qu’elles soient régionales ou départementales, le mouvement de territorialisation des politiques culturelles reste d’actualité.

27Dans la pratique se pose souvent la question suivante : comment s’appuyer sur des pôles structurants pour permettre l’émergence de véritables politiques culturelles locales, ou tout au moins pour apporter de la cohérence à un ensemble d’initiatives culturelles ? En outre, toute composante culturelle produit nécessairement un effet en réunissant un public, en offrant une formation artistique, en facilitant la création ou encore en valorisant un patrimoine... On peut toutefois distinguer ce qui relève des impacts produits par une activité culturelle de ce qui relève de l’effet structurant qu’elle peut produire en direction de son territoire ou d’un ensemble d’acteurs. Ne pas systématiquement associer les effets directs, indirects ou induits d’une composante culturelle à son caractère structurant permettrait de ne pas considérer un équipement comme structurant au seul motif qu’il a une taille importante, que son activité est intense ou que son rayonnement est significatif en termes de renommée et d’attractivité.

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Notes

1 Les critères de sélection des sites à étudier étaient les suivants : une diversité d’équipements (ancienneté, taille, thématique(s), discipline(s) culturelle(s), statut), d’implantation géographique et de formes de structuration territoriale (approchée par la notion de « domaines d’impact »).

2 Avec les responsables des établissements culturels étudiés, des élus locaux, ainsi que des acteurs culturels et des acteurs touristiques et économiques des territoires concernés (professionnels de la culture et du tourisme, techniciens du développement local, responsables administratifs…), soit une dizaine de personnes par site, interrogées sur la base d’un guide d’entretien reprenant les rubriques principales de la recherche, cf. Tableau 2 infra). En tout, il s’agit de 40 entretiens menés.

3 « Tout effet direct, contrecoup d’une action », selon la définition du dictionnaire Larousse.

4 Au sens de « résultats d’une action » (selon la définition du dictionnaire Larousse) en considérant l’ensemble des points analysés dans l’enquête de terrain, donc plus largement que les seuls impacts.

Pour citer ce document

Jean-Michel Tobelem et Fabrice Thuriot, « Qu’est-ce qu’un équipement culturel structurant ? » dans © Revue Marketing Territorial, 2 / hiver 2019

URL : http://publis-shs.univ-rouen.fr/rmt/index.php?id=282.

Quelques mots à propos de :  Jean-Michel Tobelem

Professeur associé à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jean-Michel Tobelem est docteur en sciences de gestion, habilité à diriger des recherches, diplômé de l’Institut d’études politique de Paris et d’études supérieures de droit public. Ses travaux de recherche s’articulent autour des thématiques suivantes : management de la culture, tourisme culturel, philanthropie, diplomatie culturelle. Responsable de la collection « Gestion de la culture » chez l’Harmattan, il a notamment publié : « La gestion des institutions culturelles. Musées, patrimoine, centres d’art » (3ème édition, Armand Colin), « Les bulles de Bilbao. La mutation des musées depuis Frank Gehry » (B2) et « La culture pour tous. Des solutions pour la démocratisation » (fondation Jean-Jaurès).

Quelques mots à propos de :  Fabrice Thuriot

Fabrice Thuriot est docteur en droit public HDR, ingénieur de recherche au Centre de Recherche Droit et Territoire (CRDT, EA 3312 – GIS GRALE), directeur de développement de la Maison des Sciences Humaines de l'Université de Reims Champagne-Ardenne, enseignant et chercheur en administration territoriale et politiques culturelles. Il a publié une centaine d’articles et ouvrages sur les collectivités locales et les politiques culturelles en France, en Europe et en Amérique du Nord, dont "Culture et territoires. Les voies de la coopération" (L’Harmattan) et dernièrement en codirection à L’Harmattan : "Les instruments de l'action publique et les dispositifs territoriaux" et "Innovation culturelle et transformation des villes".