Sommaire
3 | 2012
L’ajustement dans la TOE d’Antoine Culioli
Le présent ouvrage propose une exploration – inédite à ce jour – des significations du métaterme d’ajustement dans la Théorie des Opérations Énonciatives élaborée par le linguiste énonciativiste français Antoine Culioli, à travers des études de cas théoriques et empiriques, en langue française, et aussi en langue anglaise. Les diverses contributions permettent de dresser une typologie des manifestations de l'ajustement – strict / complexe ; lâche, étroit, rigide, mou ; (inter-)notionnel, discursif, référentiel ; intra- /inter-subjectif ; qualitatif / quantitatif ; implicite (non-marqué) / explicite (marqué) – portant sur le dire comme sur le vouloir dire. Textes réunis et présentés par Cathérine Filippi-Deswelle. Comité scientifique du volume :
- Catherine Filippi-Deswelle L’ajustement dans la TOE d’Antoine Culioli
- Les enjeux théoriques de l’ajustement
- Claudine Normand La notion d’ajustement dans le métalangage d’Antoine Culioli
- Graham Ranger Ajustments and readjustements : operations and markers
- Gérard Mélis Les enjeux de la notion d’ajustement : pour une pragmatique intégrée radicale
- Jean Albrespit Ajustement et fuziness : théories cognitives et théorie de l’énonciation
- Les degrés de (des)serrage de l’ajustement : centrage et altérité
- Claude Charreyre Ajustements discursifs : gérondif et nominalisation en –ing revisités ?
- Ruth Huart Ajustement et centrage : les constructions de la forme QLT A GN (such a fuss, what a mess, rather a chore, quite a dilemna, how big a piece…)
- Colette Rieu L’ajustement notionnel : un outil théorique pour l’analyse de quelques adjectifs de l’anglais contemporain
- Jean-Claude Souesme Quelques traces langagières, lexicales et linguistiques, de la notion d’ajustement
- Blandine Pennec La notion d’ajustement : motivations et application au champ des reformulations
- Les types d’ajustement intra- et inter-subjectif : invariance et variations
- Aliyah Morgenstern et Christine Préneron Décalages et ajustements coénonciatifs : analyse d’une conversation entre un père et son fils
- Patrice Larroque De la norme à la pratique…
- Valérie Bourdier De soi à soi et de soi à l’autre : quel ajustement dans les séquences du type I should think ?
- Angès Leroux Quels sont les enjeux de l’ajustement en linguistique contrastive ? Selon quels paramètres peut-on étudier l’ajustement lorsqu’on travaille sur la comparaison de deux systèmes linguistiques ?
- Pour (ne pas) conclure
- Catherine Filippi-Deswelle Pour une linguistique des ajustements énonciatifs
- Catherine Filippi-Deswelle Index des références à l’ajustement dans les trois tomes de Pour une linguistique de l’énonciation d’Antoine Culioli
- Catherine Filippi-Deswelle Index des références à l’ajustement dans deux ouvrages philosophiques
Les types d’ajustement intra- et inter-subjectif : invariance et variations
De soi à soi et de soi à l’autre : quel ajustement dans les séquences du type I should think ?
Valérie Bourdier
Les séquences comportant I should suivi d’un verbe de cognition (I should think / guess / imagine…) sont communément considérées comme des expressions figées permettant à l’énonciateur d’indiquer son absence de certitude par rapport à un contenu de discours. Il apparaît néanmoins, dans ces séquences, que la valeur du modal should est très éloignée de celle des emplois connus de contrainte ou de conseil. On peut alors se demander ce qui les distingue des séquences sans should (I think / guess / imagine…) et chercher à dégager, dans le contexte, des paramètres qui favorisent ou déclenchent l’apparition de I should think. L’analyse d’exemples authentiques et variés d’anglais contemporain montre que c’est à partir d’un écart – soit entre les partenaires énonciatifs, soit entre l’énonciateur et ses propres représentations – que l’énonciateur se trouve contraint d’ajuster les notions en jeu. C’est cet écart qui conduit à analyser le travail d’ajustement, ses spécificités et sa place dans la relation intersubjective.
Constructions consisting of I should followed by a verb of thinking (I should think / guess / imagine…) are generally regarded as set phrases enabling the speaker to convey his lack of certainty with regard to a propositional content. Nevertheless, the use of should in such sequences seems to be particularly difficult to interpret with reference to the well-known values of advice and constraint. This raises the question of the difference with constructions without should (I think / guess / imagine…) and leads one to examine the interplay of the specific parameters in context which involve or trigger should. The examination of authentic examples taken from contemporary English highlights the existence of a discrepancy – either between the speaker and his / her co-speaker or between the speaker and his / her own representations – which compels the speaker to adjust frames of reference between the notions at work. The case is thus made for a treatment of regulation, its particularities and its role within the inter-subjective relation.
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Quelques mots à propos de : Valérie Bourdier
Université de Reims Champagne-Ardenne – LIDIL12
Valérie Bourdier est maître de conférences en linguistique anglaise à l’Université de Paris-Est Créteil et membre du laboratoire LIDIL12. Elle travaille dans le cadre de la Théorie des Opérations Enonciatives. Elle s’intéresse à l’évolution des outils et concepts énonciativistes et à l’analyse en contexte des marqueurs de modalité. Elle a notamment étudié des cas particuliers d’emplois du modal should dans sa thèse de doctorat (« Traitement énonciatif du modal should dans des propositions interdépendantes en anglais contemporain », 2008, Université Paris VII).