3 | 2012
L’ajustement dans la TOE d’Antoine Culioli

Le présent ouvrage propose une exploration – inédite à ce jour – des significations du métaterme d’ajustement dans la Théorie des Opérations Énonciatives élaborée par le linguiste énonciativiste français Antoine Culioli, à travers des études de cas théoriques et empiriques, en langue française, et aussi en langue anglaise.

Les diverses contributions permettent de dresser une typologie des manifestations de l'ajustement – strict / complexe ; lâche, étroit, rigide, mou ; (inter-)notionnel, discursif, référentiel ; intra- /inter-subjectif ; qualitatif / quantitatif ; implicite (non-marqué) / explicite (marqué) – portant sur le dire comme sur le vouloir dire.

Textes réunis et présentés par Cathérine Filippi-Deswelle.

Comité scientifique du volume :

  • Agnès Celle (Université Paris Diderot-Paris 7)
  • Catherine Filippi-Deswelle (Université de Rouen Normandie)
  • Pierre Jalenques (Université de Rouen Normandie)
  • Anne Trévise (Université Paris Ouest Nanterre-Paris 10)

Couverture de

Les types d’ajustement intra- et inter-subjectif : invariance et variations

De la norme à la pratique…

Patrice Larroque


Résumés

Il existe deux manières de considérer la grammaire d’une langue : ce qu’on devrait dire et ce qui se dit effectivement. La simple mise en œuvre de la langue entraîne naturellement des variations plus ou moins importantes et des ajustements seront nécessaires pour conserver au système sa cohérence et faire cohabiter deux domaines, à savoir ce qui relève de la norme (la référence) et ce qui s’en démarque par la pratique et qui est parfois considéré comme non-standard.
L’ajustement suppose un degré de liberté (ou de serrage) entre les deux domaines standard et non-standard, et on peut montrer qu’un énoncé aussi éloigné de la norme que He ain’t oughta went out of turn peut être reconnu et interprété par le ou les co-énonciateurs.
Ainsi l’acceptabilité d’un énoncé se situe entre sa production et la reconnaissance de celui-ci. Le système est suffisamment flexible pour que sa stabilité ne soit pas altérée et qu’il absorbe les variations et changements.

There are two ways we can look at the grammar of a language : what we should say and what is actually said. For there can be considerable variation in the use of a language, and adjustments are necessary to keep the system coherent and help to bring together two linguistic domains − i.e. what is accounted normal (the reference) and what differs from the norm and is sometimes regarded as nonstandard.
Adjustment implies a loose-tight relation between the two domains, standard and nonstandard, and a sentence like He ain’t oughta went out of turn, which does not match the rules of Standard English, can have a meaning in a context, and be identified and understood by the addressee(s).
The acceptability of an utterance, therefore, stands in the relationship between the production and the recognition of it. The system is flexible enough to maintain a stability and absorb variations and changes.

Texte intégral

Ce texte n’a pas encore fait l’objet d’une rétroconversion en XML, mais il peut être consulté dans sa version PDF.

Pour citer ce document

Patrice Larroque, « De la norme à la pratique… » dans « L’ajustement dans la TOE d’Antoine Culioli », « Epilogos », n° 3, 2012 Licence Creative Commons
Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International. Polygraphiques - Collection numérique de l'ERIAC EA 4705

URL : http://publis-shs.univ-rouen.fr/eriac/index.php?id=614.

Quelques mots à propos de :  Patrice Larroque

Université Paul Valéry, Montpellier 3 – EMMA, EA 741
Patrice Larroque est maître de conférences à l’Université Paul Valéry, Montpellier 3, où il enseigne la linguistique énonciative, la grammaire anglaise et la traduction (L2, L3, M1, M2, préparation au CAPES et à l’agrégation interne et externe). Son domaine de recherche concerne principalement la morpho-syntaxe et la variation linguistique en anglais. Il est membre d’EMMA, EA 741. Il essaie de définir l’anglais non-standard dans le cadre d’une pratique linguistique qui a sa propre cohérence et qui attribue aux marqueurs qu’il partage avec la langue standard des valeurs sensiblement différentes. Le second volet de sa recherche pose que les deux styles de discours sont à la fois dans une relation commune par rapport à la langue et dans une relation différenciée par un certain nombre d’aspects spécifiques à chacun d’eux.
Quelques éléments bibliographiques :
2003, « Le “mal parler” mérite d’être étudié », dans Correct et incorrect en linguistique anglaise, CIEREC, Travaux 113, p. 69-80, Publications de l’Université de St-Etienne.
2005, « Non-Standard Grammar », The European English Messenger, vol. 14.2, p. 74-78.
2005, « Variation et représentation linguistique », Anglophonia no 18, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, p. 205-216.
2008, « Had + have : une étrange construction grammaticale », Anglophonia no 22, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, p. 81-94.
2008, « Non-standard English : one or several systems ? », SKY Journal of Linguistics publié par The Linguistic Association of Finland.
2010, « Les doubles modaux anglais, témoins d’un changement de catégorie », Anglophonia no 28, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, p. 117-134.